Dans un bulletin publié le 23 juillet 2025, Santé publique France (SPF) publie une estimation de l’excès de mortalité toutes causes observée pendant la première canicule de l'été, qui s’est étendue du 19 juin au 6 juillet dans 60 départements de France hexagonale (74 % de la population).
Une canicule qui s’est distinguée par « sa précocité et sa durée, sur la quasi-totalité du territoire », a commenté Guillaume Boulanger, responsable de l’unité Qualité des milieux de vie et du travail et santé des populations à SPF, lors d’un point presse ce 23 juillet.
Deux semaines après la première vague de chaleur, l’agence sanitaire estime à 480 le nombre de décès en excès toutes causes confondues, soit une augmentation de 5,5 % par rapport à la mortalité attendue. « Ce calcul de l'excès de mortalité repose sur les données de mortalité toutes causes issues des bureaux d'état civil et transmises par l'Insee, comparé à un chiffre attendu de décès basé sur les six années précédentes, hors événements extrêmes, développe Robin Lagarrigue, chargé d'études scientifiques à l’agence. Cet excès de décès est calculé pendant les jours de canicule uniquement pour les départements concernés. » À deux semaines, ce sont environ 95 % des données remontées Insee qui sont consolidées pour cet épisode. Cet indicateur, qui permet d’estimer si une mortalité plus élevée qu’attendue a été observée sur les jours de canicule, est à mettre en regard de la mortalité directement attribuable à la chaleur.
« L’estimation complète des excès de mortalité toutes causes complétée par l’estimation de la mortalité attribuable à la chaleur sera disponible dans le bilan estival réalisé après la fin de la période de surveillance (15 septembre), soit d’ici à la fin de l’automne », détaille Guillaume Boulanger. Quant aux consultations d'urgence pour des troubles liés à la chaleur, SPF avait montré qu’ils ont atteint un pic en France le 1er juillet, avec 600 passages, dans toutes les catégories d’âge, dans un bulletin du 2 juillet 2025.
Les plus de 75 ans en très grande majorité
Parmi les 480 décès en excès, SPF estime que 410 concernent des personnes âgées de 75 ans et plus, soit une augmentation de 6,7 %. « Les personnes âgées, celles en situation de précarité, certains malades chroniques, les professionnels du BTP ou encore les agriculteurs sont particulièrement vulnérables face à ces vagues de chaleur », commente Guillaume Boulanger.
La région où les décès en excès ont été les plus nombreux est la Provence-Alpes-Côte d’Azur avec, à ce jour, 140 décès en excès (+ 9,2 %). Les régions Corse, Hauts-de-France et Île-de-France sont les seules à ne pas présenter d'excès de décès pendant les jours de canicule.
Pour SPF, ces premiers chiffres sont l’occasion de renforcer leurs actions de prévention auprès du grand public sur les conduites à tenir en cas de forte chaleur, « mais aussi durant tout l’été », enjoint Sandrine Randriamampianina, responsable de l’unité Santé, environnement et risques infectieux à SPF. Les représentants de l’autorité sanitaire ont également replacé cette canicule dans le contexte global du changement climatique et d’un profil atypique des canicules depuis 2015 en France avec un taux de mortalité important, ce qui appelle à « renforcer la stratégie nationale et territoriale ».
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