Très fortement touchée par la pénurie médicale, la Creuse peine toujours à recruter des généralistes en dépit des opérations de séduction déployées dans ce département.
Trois mois après le lancement de la campagne basée sur le slogan « The place toubib » diffusée sur internet en septembre, le projet de la Mutualité française du Limousin (MFL) et de la communauté des communes Creuse Confluence visant à recruter des médecins salariés au sein d'un centre de santé, autour de 5 000 euros net par mois, ne se concrétise pas. « Le centre de santé ne fonctionne pas, car il n'y a toujours pas de médecin », confie ce mercredi au « Quotidien » Damien Salgues, directeur du pôle du premier recours à la Mutualité française limousine.
L'organisme espérait pourtant pouvoir recruter trois généralistes dont deux avant la fin de l’année. « Jusqu'à présent, aucun jeune médecin diplômé ne m'a contacté », ajoute Damien Salgues qui précise en revanche que plusieurs candidats « en deuxième, voire troisième partie de carrière » l'ont appelé. Mais « visiblement le salaire proposé les rebute », dit-il.
Hôpital concurrent
Basé sur un pourcentage de l’activité du praticien, le salaire mensuel moyen que devaient toucher les praticiens de ce centre de santé est évalué à « 5 000 euros net environ » pour 35 heures, confirme Damien Salgues. À cela s'ajoutent divers avantages : congés payés, aide pour trouver un logement ou accompagnement du conjoint. Las, « les médecins qui m'ont contacté sont surtout des praticiens hospitaliers en fin de carrière. Et 5 000 euros net est un montant inférieur à la grille salariale pratiquée à l'hôpital », explique-t-il.
Malgré ces déboires, la Mutualité française limousine ne désespère pas. Elle travaille avec trois agences de recrutement – dont deux parisiennes – pour trouver les erles rares.
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