Avez-vous déjà vu un médecin généraliste qui organise son agenda de consultations en fonction de la marée ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est le quotidien du singulier Dr Guillaume Barucq, passionné de surf et médecin de famille installé depuis 2007 à Biarritz. À 43 ans, le praticien n'hésite pas à troquer son stétho pour enfiler sa combi en néoprène en cours de journée et s'adonner à son sport nautique de prédilection.
« J'essaye de m'organiser trois sessions par semaine en fonction de l'océan, grâce à la prise de rendez-vous en ligne je peux moduler mon temps, mes patients sont habitués à mon agenda flexible », confie le Biarrot de naissance. Ses patients ne sont pas non plus étonnés de côtoyer les planches de surf de leur médecin traitant entreposées derrière la table d'examen dans la salle de consultation ni de se voir conseiller pour leur santé des séances de surf ou de paddle en pleine mer. Convaincu des bienfaits de l'air marin sur la santé physique et psychique, le Dr Barucq est un généraliste dont la pratique sent bon la Côte basque. « Je reste un médecin classique dans mes prescriptions mais je puise beaucoup de choses en lien avec les bienfaits de l'océan dans l'Evidence based medicine (EBM). Avant de prescrire un médicament, j'envisage les thérapies naturelles, je donne des conseils d'hygiène de vie, je prescris de l'activité physique… », explique celui qui défie les vagues de l'Atlantique depuis ses 8 ans.

Une carrière en politique
Au-delà de l'enceinte de son cabinet situé à quelques mètres seulement de la plage où il a ses habitudes, le Dr Guillaume Barucq est aussi un fervent défenseur du sport sur ordonnance. Jusqu'aux dernières élections municipales, le généraliste fut en effet pendant 6 ans adjoint à la mairie de Biarritz en charge de l'environnement et la santé et a participé au développement de la prescription de sport dans le Pays basque. Il en a fait un lieu pionnier de cette pratique en France. « Nous avons dépassé les 1 000 prescriptions. Nous faisons la promotion des sports doux, de la marche aquatique, de la natation en mer mais aussi du surf et du paddle. Nous sommes les seuls au monde à prescrire du surf sur ordonnance », se réjouit le praticien.
Candidat à la mairie de Biarritz avec "L'Union des écologistes" en juin dernier, le Dr Barucq a terminé deuxième de l'élection municipale derrière la candidate Maïder Arostéguy (LR) et sera donc à la tête de l'opposition pour le prochain mandat. Malgré la défaite politique, le changement de maire devrait toutefois lui libérer un peu plus de temps pour d'autres activités, notamment médicales. « Cela fait plus de 10 ans que j'étudie les bienfaits de l'eau de mer, du climat marin sur la santé des individus et des populations. Je m'intéresse donc beaucoup à la thalassothérapie et je viens d'intégrer la Société française de médecine thermale », précise-t-il.

Le sport comme bouffée d'air quotidienne
Le généraliste surfeur a couché sur le papier son expérience et ses observations des bienfaits du sport et de la mer sur la santé dans deux ouvrages : le premier « Surf thérapie », paru en 2010 et le second, « Detoxseafication » paru en 2018. Mais au-delà de la santé de ses propres patients, le Dr Barucq considère également que le surf et l'océan sont de très bons alliés lorsqu'on est médecin. Après une période difficile pour le corps médical pendant la crise sanitaire, le généraliste biarrot appelle ses confrères à se préoccuper de leur santé. « Le surf m'a apporté un réel bien-être malgré une activité qui peut être parfois stressante et prenante. Avec nos métiers, nous avons tout intérêt à nous préoccuper de notre santé dès le début de carrière et à ne pas se faire aspirer par la patientèle », témoigne-t-il. Et le généraliste d'ajouter : « J'ai été personnellement vacciné par l'AVC qu'a fait mon père dermatologue libéral. Il avait arrêté le surf tôt pour se consacrer entièrement à la médecine. Je reste persuadé que si on ne prend pas garde à nous très tôt, ce métier est à risque. » Entre la politique, le surf et la médecine, le Dr Guillaume Barucq a ainsi trouvé son équilibre sur la planche et dans la vie.
Crédit photo 1 : Fred de Bailliencourt
Crédit photo 2 : Agence Photomobile
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