TEP-IRM

Premiers pas

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Publié le 13/10/2016
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Trois centres en France sont équipés de TEP-IRM -Lyon, le CEA, La Pitié Salpetrière- et une quatrième machine devrait être installée l’an prochain à l’hôpital Henri Mondor.

Cette imagerie multimodale associe une imagerie type TEP et une imagerie type IRM, permettant l’acquisition simultanée d’images provenant des deux techniques, évitant en théorie les problèmes de recalage rencontrés avec des examens séparés.

La TEP-IRM est actuellement utilisée essentiellement dans les maladies neurodégénératives et en oncologie. En oncologie, deux approches sont possibles :

1/une approche de type imagerie corps entier dans la même optique que l’imagerie par TEP-Scanner, associant généralement une séquence de diffusion et une séquence en pondération T1 le plus souvent après injection de gadolinium, acquises en coupes axiales, et si nécessaire des séquences en pondération T2 en coupes sagittales pour le rachis ;

2/une approche centrée sur un organe d’intérêt pour un bilan d’extension local, permettant d’associer des séquences IRM avec tous les avantages de résolution en contraste que permet cette technique à une acquisition TEP centrée également sur une région.

On utilise soit l’une ou l’autre des approches, soit des protocoles combinés qui essaient d’associer l’exploration corps entier à une exploration focalisée de l’organe d’intérêt.

Le domaine potentiel d’application en oncologie est très large, notamment bilan d’extension pour les cancers des VADS, les cancers gynécologiques, de prostate, du rectum, du pancréas ainsi que dans la carcinose péritonéale. Son utilisation est encore confinée en France, en raison du nombre de machines disponibles et du faible nombre d’études scientifiques prouvant sa supériorité, et elle est loin de remplacer l’imagerie de type TEP-Scanner. Dans les bilans d’extension, elle permet de faire à la fois un bilan local et général en un seul examen. « Pour le bilan d’extension local, par rapport à la stratégie IRM + TEP-scanner, le grand intérêt est lié à la correspondance entre les images IRM et les images TEP, permettant de les fusionner parfaitement et de vérifier si les images repérées à l’IRM fixent ou non à la TEP », explique le Dr Wagner. Elle permet par exemple de lever un doute sur une extension d’un cancer de l’endomètre, cet envahissement fixant comme la tumeur, ou le caractère malin d’un ganglion. « Nous allons démarrer un PHRC sur l’intérêt de la TEP-IRM dans l’évaluation de la réponse thérapeutique dans les cancers du pancréas ». Dans ce type de tumeurs qui se modifient parfois peu en taille sous traitement, l’absence de fixation des lésions après traitement de tumeurs fixant initialement est en faveur d’une réponse de la tumeur au traitement.

Il faut quand même noter que l’intérêt de cette méthode concernant le recalage est plus limité en imagerie abdominale, certaines acquisitions IRM étant faites en apnée alors que les acquisitions de la TEP sont faites en respiration libre, la correspondance entre les images est donc imparfaite du fait de la mobilité des organes abdominaux lors de la respiration. Autre intérêt pour le patient, celui de ne réaliser qu’un seul examen au lieu de deux.

D’après un entretien avec la Dr Mathilde Wagner, radiologie polyvalente et oncologie, La Pitié-Salpetrière

Dr Maia Bovard-Gouffrant

Source : Bilan Spécialiste