• Les coliques sont très difficiles à vivre pour les parents, perturbant la vie quotidienne. Il est essentiel que le médecin entende cette inquiétude et repère les parents vulnérables.
• Le vécu de pleurs excessifs par les parents est très variable, non directement proportionnel à leur intensité ; il est fonction des personnalités, de l’expérience, de l’entourage, des conditions de logement… Des pleurs du nourrisson sont plus compliqués à vivre pour des parents travaillant tous deux, dans un appartement exigu, mal insonorisé, avec des voisins irascibles… Ces cris surprennent et déçoivent des parents souvent épuisés et désemparés, qui ne s’attendaient pas à accueillir un bébé qui pleure excessivement. Dans cette impossibilité soulager leur enfant, ils peuvent se sentir atteints dans leur compétence, dévalorisés, blessés, parfois culpabilisés si à l’occasion ils perdent leur contrôle.
Cette situation est susceptible d’entrainer des réactions inappropriées voire dangereuses : sevrage de l’allaitement, recours thérapeutiques variés, mise en place d’un cercle vicieux avec troubles de l’interaction parents-enfants, exaspération pouvant conduire à une maltraitance (syndrome des enfants secoués).
• Un profil socio-professionnel a été identifié dans une enquête britannique portant sur 76 747 nourrissons parmi lesquels 12 277 avaient des coliques. Les paramètres considérés comme particulièrement significatifs sont : un âge maternel élevé, une primi- ou pauciparité, un travail non manuel précédé d’études prolongées (16). On peut comprendre qu’il est difficile pour un esprit cartésien de lutter contre un symptôme dont l’origine est inconnue, d’autant plus qu’il s’agirait d’un premier enfant parfois longtemps désiré et donc idéalisé. Cette tranche de la population est aussi la plus sensible à « l’adultomorphisme » : quand un adulte crie, cela signifie qu’il a un problème grave. Si un nourrisson crie, on peut penser qu’il souffre atrocement.
• Un déni parental avec ignorance du signal donné par les pleurs n’est pas plus couronné de succès. Aux Etats-Unis et en Grande Bretagne des consignes ont été donner de « laisser pleurer » les enfants ayant des coliques. Au Danemark, en parallèle, une attitude inverse est préconisée, mais l’incidence des coliques est identique (17).
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