Les examens d'imagerie sont utiles en cas de doute diagnostique et permettent d'éliminer certains diagnostics différentiels (encadré E3).
› Les radiographies standard comparatives restent normales jusqu'à environ un mois après le début clinique. On recherche une déminéralisation, concernant les deux versants de l'articulation avec des images de déminéralisation sous-chondrale, une hypertransparence trabéculaire ayant un aspect moucheté, des bandes claires métaphysaires. L'absence de déminéralisation n'exclut pas le diagnostic.
Au rang des signes « négatifs », l'interligne articulaire est respecté, et il n'existe pas d'érosion ou de déformation des surfaces articulaires.
› La scintigraphie au Technétium 99 montre durant la phase chaude une hyperfixation locorégionale, qui précède les signes radiographiques. En cas de forme froide d'emblée, il y a au contraire une hypofixation scintigraphique. En pratique, la réalisation de cet examen, non spécifique, n'est pas systématique. La scintigraphie est indiquée en cas de doute diagnostique, lorsque l'importance de la douleur est disproportionnée par rapport à la pauvreté des signes cliniques, après chirurgie, ou encore lorsque le site anatomique est
inhabituel (1). Elle contribue par ailleurs au diagnostic différentiel.
› L'IRM peut objectiver à la phase chaude la présence d'un œdème régional englobant la zone médullaire intra-osseuse, et atteignant plusieurs pièces osseuses. Elle est normale en phase froide.
› Au plan biologique, il n'existe aucun syndrome inflammatoire. Par ailleurs, aucune anomalie biologique ne constitue un marqueur d'algodystrophie.
› Si une ostéodensitométrie est réalisée, elle quantifie la perte minérale osseuse (de 10 à 20 %) dans la zone algodystrophique. En quelques semaines ou mois, elle peut être équivalente chez certains sujets à celle observée après 10 ans d'ostéoporose post-ménopausique (1). Cette perte osseuse, authentique ostéoporose régionale, peut perdurer.
› En pratique, l'anamnèse et l'examen clinique suffisent souvent au diagnostic. « Par exemple après une fracture de Pouteau-Colles. Le diagnostic est souvent plus difficile pour les atteintes des membres inférieurs. L'absence de syndrome inflammatoire biologique est importante.
Les radiographies sont à interpréter en fonction de leur date de réalisation par rapport au début clinique. Dans
certains cas, la scintigraphie osseuse ou l'IRM peuvent être envisagées. »
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