C’est la lettre ouverte au président de la République signée de 4 000 pédiatres publiée dans « Le Parisien » vendredi dernier qui a fait réagir, dès ce week-end, l’exécutif. Mais les 150 millions d’euros débloqués en urgence ne suffisent pas à la profession qui réclame des mesures de fond et de long terme alors que François Braun a annoncé dimanche sur BFM la tenue d’assises de la pédiatrie au printemps prochain. « Fournir de l’argent à des services pour financer l’emploi d’intérimaires, payés plus pour faire le même travail que les soignants hospitaliers, ne permettra pas d’arrêter l’hémorragie de soignants, au contraire, estime le collectif de pédiatrie. Il est nécessaire de prendre des mesures de fond et de mettre fin à une conception comptable de la santé. »
En attendant, la ventilation immédiate de cette enveloppe de 150 millions d'euros est en cours de concertation, cette semaine, sous la houlette des agences régionales de santé (ARS). Ces mesures de très court terme prises ce week-end par le ministre de la Santé après un échange avec le président de la République et le Premier ministre ont notamment « vocation à prolonger les mesures qui ont fonctionné cet été pour permettre la mobilisation des professionnels de ville et de l'hôpital », explique l'entourage de François Braun.
Majoration de 15 euros
Pour les premiers, il s'agit de la majoration de 15 euros pour les généralistes qui acceptent de prendre des patients en soins non programmés sur adressage du centre 15 ou du service d'accès aux soins (SAS). Le coup de pouce à la participation des libéraux à la régulation devrait être également prolongé. À terme, ces mesures devront être discutées dans le cadre de la négociation pour la prochaine convention médicale.
À l'hôpital, c'est la demande forte de reconnaissance de la pénibilité liée aux gardes et au travail de nuit qui a été entendue, au moins en partie. Ainsi, les majorations de 50 % de l’indemnité de sujétion pour les gardes et de 100 % de l’indemnisation du temps de travail additionnel prévues à titre exceptionnel pour l'été devraient être prolongées pour l'hiver. Mais cette fois au cas par cas : « dans les services les plus en tension, en particulier de pédiatrie », précise l'entourage de François Braun.
Celui-ci estime d'ailleurs que les mesures issues de la mission Braun ont eu la réponse attendue. Selon lui, les postes hospitaliers commenceraient à retrouver preneurs, sauf dans certains services comme la pédiatrie. Pour autant, le ministère garde toujours sous le boisseau les deux rapports de l'Igas sur l'évaluation de ces mesures estivales, que François Braun a sur son bureau depuis le début du mois d'octobre.
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