La Bresse, commune touristique de montagne située dans le nord-est de la France, compte à l’année quelque 4 200 habitants. Et depuis peu, plus qu’un médecin généraliste en activité, le Dr Renaud Menière, 48 ans. « Enfin, en réalité, ils sont encore deux. Nous avons réussi à convaincre un des praticiens qui devait prendre sa retraite, le Dr Bernard Hoefgartner, d’assurer deux jours de consultations mensuelles pendant les six prochains mois », précise Gérald Noirclère, directeur général des services de la ville. Il n’empêche, la commune est avidement à la recherche de sang neuf. Et pourtant, il y a encore quelques mois, le cabinet médical comptait quatre généralistes. Mais l’un est parti à la retraite en décembre dernier tandis que deux autres ont rejoint, cet été, la maison de santé d’une commune voisine. « Ils ont emmené leur patientèle avec eux et le centre n’est distant que de huit kilomètres, donc les habitants ont encore accès à un médecin traitant », relativise Gérald Noiclère.
Une municipalité prête à tout
Au micro de France Bleu, la maire de la ville, Maryvonne Crouvezier, avouait en début de semaine, une certaine angoisse face à la situation actuelle, et déclarait que la municipalité était prête « à tout, absolument à tout », pour trouver des médecins prêts à s’installer. Voire même à les salarier. Difficile en effet pour un seul généraliste à temps plein de suivre 4 000 habitants, d’autant que la population peut atteindre 8 000 personnes l’été et culminer à 15 000 l’hiver, La Bresse étant réputée pour ses activités de montagne et ses stations de sports d'hiver.
À fond sur les réseaux sociaux
Pour l’heure la commune des Vosges, qui s’est dotée d’une cabine de téléconsultation début juillet, mise à fond sur les réseaux sociaux et sur les remplacements. « L’idée c’est qu’on puisse faire effectuer ces remplacements par de jeunes médecins au poste du Dr Hoefgartner », développe le DG des services de la ville. Une réelle opportunité pour faire découvrir le territoire et la patientèle à la jeune génération de généralistes. Mais ce n’est pas tout. Dès le mois de mai, la ville a pris l’initiative d’organiser un week-end découverte à destination des internes. « En discutant avec eux, on a compris qu’un médecin qui sort de la fac s’installe rarement tout de suite. Ça leur prend quelques années d’exercice en tant que remplaçant pour asseoir leur légitimité et gérer une patientèle », poursuit Gérald Noiclère. D’où cette volonté, pour l’heure, de miser sur la carte du remplacement pour assurer les consultations des Bressaudes et des Bressauds. Deux médecins remplaçants sont ainsi attendus au cabinet médical au mois de septembre. Tandis que la mairie poursuit la rénovation d’un bâtiment communal qui sera transformé en cabinet médical flambant neuf. Tout en spécifiant, par voie de petites annonces dans la presse locale, que la municipalité propose également une aide financière à l’installation et au maintien ainsi qu’un accompagnement « à la recherche d’emploi du conjoint ». Et s’il fallait encore davantage d’arguments pour convaincre de potentiels candidats, « la Bresse est un endroit merveilleux pour pratiquer le VTT, le ski de fond et le parapente », argumente le Dr Menière. C’est d’ailleurs ce qui l’a conduit, il y a dix-sept ans, à quitter Nancy pour s’installer dans ce petit coin des Vosges.
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