Les statistiques sont une chose – et celles, annuelles, de l'Ordre sur le sujet sont encore toutes fraîches –, les situations concrètes, géolocalisées et incarnées, en sont une autre.
Une généraliste de Châtellerault violemment frappée au visage vendredi dernier par un couple venu consulter pour l'examen de routine de leur bébé et qui estimait avoir trop attendu. Une pédiatre molestée le 17 octobre dans un cabinet de groupe de Montpellier par une mère de famille mécontente de la façon dont la spécialiste avait demandé à son enfant (qui n'était pas sa patiente) de ne plus ouvrir intempestivement la porte de son bureau. Des médecins insultés et passés à tabac aux urgences de Tourcoing dans la nuit du 15 au 16 octobre.
Loi des séries ? En l'espace de quinze jours, les tableaux et les chiffres de l'Observatoire ordinal de la Sécurité, dont la dernière édition est parue le 20 octobre, se sont animés. En ville ou à l'hôpital, hommes ou femmes, généralistes ou spécialistes, victimes de voyous patentés comme de « monsieur (ou madame) Tout le Monde », les médecins agressés ont un visage, des hématomes qu'ils ont dû faire certifier par des confrères afin que la Justice s'occupe à son tour de leurs malades à la langue trop pendue et à la main leste.
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
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