Cabinets qui ferment faute de repreneurs en ville. Fermeture massive de lits et sous-effectifs chroniques à l’hôpital public. Dégradation des conditions de travail et de la qualité des soins. Diffusé ce soir, à 21 h 10, sur France 3, le documentaire « Nous, soignants » retrace les décisions et les choix politiques qui ont mené à la « dilapidation de l’héritage public le plus précieux que notre pays ait jamais eu », estiment les deux réalisateurs, Claire Feinstein et Gilles Perez.
Pendant deux épisodes de 52 minutes, ils donnent la parole à des soignants (médecins, infirmiers, aides-soignants, sages-femmes, etc.), des sociologues et des économistes pour tenter de comprendre comment le principe qui prévalait lors de la création de la Sécurité sociale en 1945 – assurer l’égalité de tous face à la maladie et à la mort – a été dévoyé.
L'hôpital, « un bien qui doit échapper aux lois du marché »
Le documentaire évoque aussi les réformes structurelles de l’hôpital public qui se sont accélérées dans les années 2000 et la recherche d'économies à tout prix, tout à coup devenue « l’alpha et l’oméga des décideurs politiques ».
« Le trou de la sécu a été invoqué par les pouvoirs publics pour justifier la pilule amère des réformes » qui ont participé à la dégradation progressive des conditions de travail à l’hôpital public, explique le sociologue Frédéric Pierru, ancien expert santé à LFI.
Pour le Pr André Grimaldi, professeur émérite de diabétologie à l'AP-HP et figure de la défense de l'hôpital public, les politiques ont décidé de « transformer la santé en un business comme un autre ». Or, « l’hôpital public est un bien supérieur qui doit échapper aux lois du marché », estime le diabétologue de la Pitié-Salpêtrière. Avant de dresser les contours de ce que pourrait être un système de santé à nouveau égalitaire et solidaire.
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