Il reste toujours difficile devant une induration, une inflammation, une nécrose ou une éruption de plaie cancéreuse de faire la part entre une surinfection bactérienne ou virale et la progression de la maladie, la biopsie étant parfois le seul moyen de les distinguer.
L’extension de la plaie dépend surtout de l’effet des traitements oncologiques. La détersion de la nécrose risque d’être douloureuse, hémorragique et plus délétère que l’abstention. Aussi n’est-elle indiquée que si cela apporte un confort au patient, par exemple en cas d’écoulements malodorants, ou si elle permet de gérer un risque infectieux élevé. Elle ne devra jamais être réalisée à domicile du fait du risque de saignements.
Pour éviter le saignements, il est conseillé d’humidifier le pansement au préalable, avec de l’eau, du sérum physiologique ou de l’eau oxygénée. En cas d’hémorragie, il faut repérer précisément le point et le type de saignement, comprimer la zone impliquée avec des compresses hémostatiques, aux alginates en première intention, ou, si c'est insuffisant, Pangen ou Surgicel Fibrillar. On peut aussi s’aider d'eau oxygénée, de glace ou d'adrénaline locale diluée (1 mg/1 ml dans 9 ml de sérum physiologique).
Pour les plaies qui saignent de façon répétée et difficiles à gérer, on peut envisager une radiothérapie à visée hémostatique. « Nous souhaiterions pouvoir tester des pansements hémostatiques comme le QuikClot, à base de kaolin, déjà utilisé pour les saignements externes en milieu préhospitaliser, ou du Gelfoam, éponge hémostatique à base de gélatine de porc qui se dissout progressivement sur la plaie », note Marguerite Nicodème, IDE référente à l'Institut Curie (Paris).
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