À Mayotte, l’épidémie de choléra s’est stabilisée. Le 101e département français n’a pas enregistré de nouveaux malades depuis le 12 juillet. Depuis les premiers cas autochtones à la mi-mars, 221 ont été confirmés, dont au moins 5 décès : 199 ont été acquis localement et 22 importés des Comores ou de pays du continent africain, précise Santé publique France (SPF), dans son dernier bulletin de surveillance de l’épidémie, en date du 30 juillet. « Le dernier cas détecté sur le territoire, le 12 juillet, est un cas importé alors que le dernier cas acquis localement a été signalé le 8 juillet. Le pic est survenu en semaine 25 [du 17 au 23 juin, NDLR] avec 33 cas », est-il ajouté.
« La situation est plus sereine depuis plusieurs semaines », rassure auprès du Quotidien le Dr Sergio Albarello, directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, nommé récemment. L’accalmie actuelle « nous permet de continuer notre stratégie vaccinale pour contenir l’éventuelle réapparition de cas », poursuit-il.
La vaccination a d’abord été réalisée en réaction à un cas, en ciblant l’entourage. La riposte à l’épidémie s’est en effet organisée autour d’équipes mobiles, réparties dans cinq camions dédiés. Les équipes se rendent sur le lieu de vie du cas confirmé par un Trod. En plus de la vaccination de l’entourage, une antibiothérapie est proposée en prophylaxie aux contacts du cas et aux membres du foyer. Ce dernier est désinfecté. La stratégie vaccinale cible également les acteurs en première ligne : soignants hospitaliers et libéraux, forces de l’ordre et pompiers. Mais elle a évolué en juillet.
Déjà 20 000 personnes vaccinées
La vaccination est désormais proposée aux populations les plus vulnérables. Celles notamment qui vivent dans des habitats précaires avec des difficultés importantes d’accès à l’eau potable. Cette nouvelle approche permet « de contenir le risque épidémique », explique le Dr Albarello. À la fin juillet, 20 000 personnes avaient été vaccinées, dont 10 500 depuis l’évolution de la stratégie vaccinale. L’objectif est d’immuniser 40 000 personnes « d’ici la fin du mois d’août », ajoute-t-il.
La réaction rapide autour des nouveaux cas a permis de préserver le système de santé de Mayotte, où la tension sur les ressources humaines affecte de longue date la vie de l’hôpital. Au total, depuis le début de l’épidémie, 14 cas graves ont nécessité une hospitalisation en réanimation, indique SPF. Au Centre hospitalier de Mayotte (CHM) à Mamoudzou, une unité de 8 lits est dédiée aux cas de choléra. Cette « zone tampon pour prendre en charge les malades » fonctionne grâce au personnel du CHM et à celui de la réserve sanitaire nationale, mobilisée pour répondre à la crise, précise le responsable de l’ARS. Cette unité est toujours en place : « on ne désarme pas et on maintient la mobilisation de la réserve sanitaire pour vacciner la population vulnérable, précise le Dr Albarello. J’ai l’espoir que dans les semaines à venir, nous ayons de bonnes nouvelles. »
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