Après la Belgique et l’Espagne où un enfant est mort de diphtérie faute de vaccination, l'Italie doit faire face à une résurgence de maladies liées à une insuffisance de la couverture vaccinale. Un cas de diphtérie et un cas de poliomyélite viennent d'y être enregistrés, selon l’Institut supérieur de la Santé (ISS).
« Un premier cas de diphtérie a été détecté et nous pensons que d’autres cas de poliomyélite et de diphtérie devraient être détectés rapidement à cause de la baisse de la vaccination », a déclaré Walter Ricciardi, président de l’ISS.
Selon les estimations de l’Institut et du ministère de la Santé, quelque 670 000 enfants seraient à risque de rougeole faute de vaccination. Toujours selon l'ISS, un million et demi d’adultes ne renouvellent pas leurs vaccins et seraient dans le même cas de figure.
Durant une rencontre sur le thème « pourquoi les vaccins, le rôle des médias dans la prévention » organisée par la Fédération nationale de l’Ordre des médecins et des chirurgiens dentistes, Walter Ricciardi a tiré la sonnette d’alarme. « Les bactéries circulent et le fait que des milliers d’enfants qui ne sont pas vaccinés donc protégés contre la polio, la diphtérie, le tétanos, la rougeole, les oreillons ou encore la rubéole, impliquent le risque d’infections », a déclaré le président de l’ISS. Il a souligné l’importance du manque « d’effet troupeau dérivant d’une couverture d’au moins 95 % au niveau national, un pourcentage qui n’existe plus en Italie ».
Une campagne ciblée
Or dans la péninsule, la couverture anti-poliomyélite est estimée à 93,3 % au niveau national, un pourcentage qui justifie le risque d’épidémie selon l’Institut supérieur de la Santé. À l’origine de cette défaillance, les multiples campagnes anti-vaccination et les prises de position de certains médecins de famille qui déconseillent fortement toute prophylaxie.
Avec la détection de deux cas de maladies qui avaient disparu en Italie, l’Ordre national des médecins et le ministère de la Santé optent pour une campagne ciblée. L’idée est de démonter la thèse des activistes anti-vaccinations à l’aide de chiffres et de données scientifiques. « L’histoire du vaccin trivalent qui déclenche l’autisme ne tient pas debout », a déclaré Walter Ricciardi.
Reste qu’en Italie, la bataille a pris une nouvelle tournure avec la plainte que vient de déposer l'association de consommateurs Codacons pour dénoncer « un possible conflit d’intérêts entre les médecins de famille et les producteurs de vaccins ». Cette association a également décidé de porter plainte contre le président de l’Institut supérieur de la Santé pour « avoir lancé une alerte injustifiée ».
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