Il y a deux ans, 130 médecins et biologistes signaient une tribune dans Le Monde intitulée : « Nous médecins avons aidé les couples homosexuels à avoir un enfant même si la loi l’interdit ». L’année dernière le Pr René Frydman réclamait la PMA pour toutes les femmes. À contre-courant de ces prises de position et dans le cadre des États Généraux de la bioéthique, 1 400 médecins signent un manifeste contre la PMA pour toutes, parmi eux de très nombreux généralistes. « Le but est de rassembler, avant les États Généraux de la bioéthique de 2018, ceux d’entre nous qui s’inquiètent des dérives de la médecine en matière de procréation médicalement assistée », écrivent-ils.
Pourquoi s’opposent-ils à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ? D’après leur tribune, parce que « le médecin n’a pas tous les droits pour faire surgir la vie » et que « le médecin ne doit pas être au service d’une idéologie quelle qu’elle soit (…) la "fabrication" d’enfants en dehors de la complémentarité homme-femme sont étrangers aux buts de la Médecine ». Ils en appellent même à l’Ordre pour faire respecter la déontologie médicale.
Prosélytisme
À l’initiative de ce manifeste notamment, le Dr Raphaël Nogier, généraliste auriculothérapeute à Lyon, cofondateur de l’association Cosette et Gavroche, créée à l’origine pour lutter contre la loi Taubira sur le Mariage pour tous. Il y a un an, l’association de l’Amicale des jeunes du Refuge, avait saisi l’Ordre des médecins après un témoignage du médecin sur Internet contre l’homosexualité où il expliquait notamment : « après avoir examiné un homosexuel, on a du mal par la suite à penser que toutes les orientations sexuelles sont normales ».
Sur le site du manifeste, le Dr Raphaël Nogier dans un message à ses confrères estime que la PMA pour toutes « tourne carrément le dos au serment d’Hippocrate ». Jugeant que les médecins depuis des années ne participent « pas suffisamment aux grands débats de société », il appelle ces collègues non seulement à s’exprimer mais aussi à faire œuvre de prosélytisme. « Si chacun de nous convainc un ou deux confrères, nous atteindrons 5 000 signatures pour peser dans le débat qui va avoir lieu bientôt sur la PMA », écrit-il.
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