Après une grande concertation nationale, Dominique Libault, président du Haut conseil au financement de la protection sociale, a remis ce jeudi au gouvernement son rapport sur le grand âge qui formule 175 propositions pour faire face au vieillissement de la population et 9,2 milliards de dépenses publiques supplémentaires d’ici à 2030.
Un des axes forts qui ressort de la concertation est le souhait des Français de rester chez eux. Le rapport fait donc de l’amélioration de la qualité des services à domicile une des priorités.
Parmi les recommandations dans lesquelles les généralistes ont un rôle à jouer, le rapport Libault cible notamment la lutte contre la dénutrition des personnes âgées. Il préconise un enregistrement accessible à l’ensemble des acteurs de l’accompagnement et du soin, pour permettre un suivi dans le temps du poids et une meilleure liaison ville-hôpital. Le renseignement régulier des données de poids dans le DMP doit aussi aider en ce sens. Pour les patients à domicile, le rapport préconise que tous les futurs médecins généralistes soient formés à la prescription des soins nutritionnels de premier recours chez les patients dénutris. Malgré tout, le document souligne que le dépistage de la dénutrition ne peut pas reposer uniquement sur les médecins généralistes mais sur « l’implication de l’ensemble des soignants susceptibles de rentrer en contact avec les personnes âgées ».
Des moyens pour les Ephad
Même si la priorité est donnée au maintien au domicile, le rapport, qui devrait donner lieu à une « grande loi à l'automne » a annoncé Agnès Buzyn, propose d’agir aussi pour les Ehpad, dont la situation est critique. 63 % d’entre eux disent en effet avoir au moins un poste non pourvu depuis 6 mois ou plus. Le rapport propose donc de mieux former les personnels, de revaloriser les salaires, de développer l'apprentissage dans le secteur. Il préconise également d'augmenter progressivement de 25 % le taux d'encadrement en Ehpad d'ici 2024, soit 80 000 postes de plus, pour un effort chiffré à 400 millions d'euros par an d'ici 2020 et 1,2 milliard en 2024. Trois milliards d'euros sur 10 ans seront aussi consacrés à la rénovation des résidences autonomie et des Ehpad publics parfois vétustes, en privilégiant les transformations en petites unités d'une quinzaine de résidents.
La nécessaire revalorisation des métiers du grand âge
Un congé indemnisé pour les aidants, une nouvelle allocation pour diminuer le reste à charge des familles, la création de « maisons des aînés et des aidants » dans chaque département ou la mise en place du futur service national universel font aussi partie des mesures phares du rapport.
La ministre de la Santé a elle cité « trois priorités » de ce rapport : « qualité des prises en charge », « baisse du reste à charge en établissement » et « revalorisation des métiers du grand âge ».
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation