Les personnes touchées par les attentats de Paris de 2015 (Charlie hebdo et l'Hyper Cacher) ont souffert de troubles psychologiques persistants. En effet, 6 mois après ces évènements, des conséquences psycho traumatiques demeuraient importantes dans la population civile. Dans une moindre mesure, les intervenants ont, eux aussi, été affectés. C’est du moins ce que montre l’étude IMPACTS menée par Santé publique France et l’ARS Ile-de-France dont les résultats complets viennent juste d’être publiés. Des résultats partiels étaient déjà parus en juin.
En tout, 978 personnes ont répondu au questionnaire, mais seulement 755 ont été inclus dans l’étude : 190 civiles et 232 intervenants.
Un contrecoup durable pour la population civile
Selon les statistiques, plus de la moitié des individus touchés ont bénéficié d’une prise en charge médico-psychologique et 7 % l’ont fait de leur propre initiative. Un quart des interrogés a engagé un suivi psychiatrique ou psychologique après 6 mois. Par ailleurs, 25 % des participants ont consulté un médecin pour un problème autre que psychologique mais qui s’avérait, selon eux, en lien avec ces évènements. Il s’agissait notamment de fatigue, de troubles du sommeil ou cardiovasculaires. Point positif, une prise en charge précoce était associée à une fréquence plus faible des troubles anxieux et dépressifs.
Néanmoins, plus de 20 % des civils ont augmenté leur consommation de substances psychoactives comme l’alcool, le tabac ou encore le cannabis. De même 32 % se sont retrouvés dans l’impossibilité de travailler en raison de leur état et 11 % n’avaient toujours pas repris leurs activités professionnelles au bout de 6 mois. Ainsi, en totalité, 4 personnes sur 10 présentaient au moins un trouble mental de sévérité variable. Plus précisément, 20 % des interviewés souffraient de stress post-traumatique, 20 % de dépression caractérisé et 30 % de troubles anxieux.
Des conséquences psychopathologiques moins fréquentes chez les intervenants
Les professionnels ont été considérablement mobilisés auprès des victimes. En effet, 11 heures de présence en moyenne ont été comptabilisées le 1er jour pour les intervenants liés à la prise en charge psychologique comme pour les forces de l’ordre. En outre, un tiers des acteurs sont intervenus sur plusieurs sites. De manière générale, bien qu’ils aient été très exposés, l’impact des attentats sur les professionnels a été moindre que chez les civils avec des conséquences psychologiques moins fréquentes. Apparemment, moins de 10 intervenants parmi les répondants (232 au total) ont souffert d’un état de stress post-traumatique et un professionnel participant sur 10 a souffert d’au moins un trouble anxieux. Enfin, moins d’un intervenant sur 10 s’est avéré dans l’impossibilité de travailler et environ une vingtaine a été placée en repos vers la fin de l’intervention.
Ces résultats ont été complétés et enrichis par la réalisation d’un second entretien qui s’est déroulé entre juin et octobre 2016 (près d’un an après) auprès des mêmes individus. Plus de 350 personnes ont accepté de répondre aux questions sur 473 au départ. Cette étude, dirigée avec l’Inserm, permettra de mesurer la rémission ou la persistance des troubles survenus à la suite de ces évènements traumatisants.
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