Attaquée début décembre sur sa recommandation consacrée au diagnostic du syndrome du bébé secoué, la HAS réfute l’accusation et défend la qualité de son travail.
« Contester les recommandations c'est se tromper de sujet », estime l’institution dans un communiqué cosigné avec une vingtaine de structures spécialisées qui ont participé à leur rédaction, dont la Société française de neurologie pédiatrique.
Ces organisations professionnelles et associations de patients « refusent de laisser sans réaction la mise en cause de la compétence et de la probité scientifique de leurs experts ».
Le 2 décembre, l'association Adikia, qui regroupe « des parents accusés à tort de maltraitance suite à des erreurs de diagnostic », avait demandé à la HAS d'abroger ces recommandations, rédigées en 2011 puis actualisées en 2017. « Bien trop affirmatives sur de nombreux sujets médicaux non démontrés ou controversés, quand elles ne sont pas simplement fausses », ces recommandations pourraient conduire à « un nombre massif d'erreurs médicales conduisant à autant d'erreurs judiciaires », jugeait Me Grégoire Etrillard, l'avocat de l'association, dans une lettre envoyée à la HAS le 2 décembre.
Une analyse rigoureuse de la littérature
Face à cette accusation, la HAS rappelle que ces recommandations se basent sur une analyse rigoureuse de la littérature scientifique et médicale internationale. « L’ensemble des articles y compris ceux remettant en question l’existence ou le diagnostic du syndrome du bébé secoué ont été pris en compte, les articles étant retenus selon leur seule valeur scientifique », souligne la Haute autorité.
La première version des recommandations évoquait en 2011 des symptômes « pas spécifiques », qui rendaient difficile un diagnostic certain. Mais grâce aux progrès scientifiques, les professionnels de santé peuvent désormais « poser un diagnostic clair », avait estimé la HAS lors de l'actualisation du texte en 2017.
Selon ce dernier, le diagnostic est certain, après élimination des diagnostics différentiels, en cas d’hématomes sous-duraux plurifocaux avec caillots à la convexité (vertex) traduisant la rupture de veines ponts ; d’hématomes sous-duraux plurifocaux et hémorragies rétiniennes quelles qu’elles soient, ou d’hématome sous-dural unifocal avec lésions cervicales et/ou médullaires. Il est probable en cas d’hématomes sous-duraux plurifocaux même sans aucune autre lésion ; d’hématome sous-dural unifocal avec hémorragies intrarétiniennes limitées au pôle postérieur ou d’hémorragies rétiniennes touchant la périphérie et/ou plusieurs couches de la rétine, qu’elles soient unies ou bilatérales.
Le signalement, obligation légale et déontologique
« Les professionnels de santé ont l’obligation légale et déontologique de réagir s’ils suspectent un cas de maltraitance afin de protéger l’enfant », souligne par ailleurs la HAS. « Ce signalement s’impose à eux, même s’ils ne sont pas certains de la maltraitance et sans avoir à en apporter la preuve, celle-ci relevant de l’enquête des autorités compétentes. »
Avec AFP
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation