Pour les patients atteints de cancer de la prostate localisé ayant subi une prostatectomie, le recours à une thérapie anti-androgène combiné à la radiothérapie standard accroît les chances de survie en cas de récidive biochimique avec taux de PSA élevés. C'est ce que suggère un essai clinique en double aveugle financé par l'Institut national du cancer britannique (NCI) dont les résultats ont été publiés dans the New England Journal of Medicine.
Les patients atteints de cancer prostatique localisé sont souvent traités par prostatectomie totale. Plus de 30 % de ces patients auront par la suite une récidive. Celle-ci se manifeste d'abord par une élévation du niveau sérique des PSA, appelée récidive biochimique. De grandes études rétrospectives suggèrent que la radiothérapie à ce stade permet de prolonger considérablement la survie sans récidive clinique. Cependant, 50 % des patients qui sont traités par radiothérapie de sauvetage auront quand même une progression de la maladie.
Pour contrer cette évolution péjorative, l'adjonction d'une hormonothérapie à la radiothérapie peut être utile, comme le montre l'étude du NEJM. Cet essai a inclus 760 hommes atteints d'un cancer de la prostate qui ont été suivis pendant treize ans en moyenne. Ceux-ci avaient tous subi une prostatectomie et présentaient un niveau détectable des PSA situé entre 0,2 et 4 ng/ml. Les participants ont tous été traités par radiothérapie. En parallèle, une partie d'entre eux a également suivi une thérapie aux anti-androgènes (une dose journalière de 150 mg de bicalutamide pendant 24 mois) alors que les autres ont reçu quotidiennement un placebo avant et après la radiothérapie.
Un meilleur taux de survie avec des antiandrogènes
D'après les résultats, la mortalité par cancer au bout de 12 ans s'élevait à 5,8 % pour les patients sous une hormonothérapie, contre 13,4 % chez ceux ayant reçu le placebo. De même, l'incidence cumulative des métastases pour ce cancer était de 14,5 % chez les malades ayant reçu une radiothérapie et une hormonothérapie combinées comparé à 23 % dans le groupe qui a été soigné par radiothérapie seulement. Enfin, le taux de survie globale à 12 ans était de 76,3 % dans le groupe traité au bicalutamide, contre 71,3 % pour le groupe contrôle. En revanche, l'incidence des effets secondaires associés à la radiothérapie restait similaire dans les deux groupes.
« Notre étude clinique indique que des traitements hormonaux devraient être ajoutés aux soins des hommes atteints d'un cancer de la prostate qui ont besoin d'une radiothérapie après une prostatectomie », indique le Dr Howard Sandler, chef du service de radiologie cancéreuse à l'Institut du cancer du centre médical Cedars-Sinai, qui a mené cet essai clinique. « Nos résultats montrent que le fait de faire également de l'hormonothérapie peut ajouter des années de vie pour les malades », souligne-t-il.
Dans l'avenir, de nouvelles études tâcheront d'établir si tous les patients atteints d'un cancer de la prostate doivent bénéficier d'une hormonothérapie ainsi que la durée optimale de ce type de traitement.
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