Zooms en vidéo

Cannabis : bientôt des médicaments pour le sevrage ?

Par
Publié le 17/11/2017
Cannabis

Cannabis
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Au 11ème congrès de la Société Française de Tabacologie (16-17 novembre), une session était consacrée au cannabis, dans laquelle le Pr Alain Dervaux, addictologue au CHU d’Amiens, a fait un point sur les actuels et futurs moyens de sevrage. 

Le sevrage au cannabis est désormais inclus dans la classification DSM-5 de l’Américan Psychiatric Association. Ce syndrome est surtout caractérisé par des troubles du sommeil, une irritabilité, une humeur dysphorique, et un craving intense. Ces symptômes apparaissent généralement 24 heures après l’arrêt de la consommation, avec un pic vers J3 à J7. Ils disparaissent au bout de trois à quatre semaines.

Pour le Pr Alain Dervaux : « beaucoup de patients en demande de sevrage, n’y parviennent pas du premier coup. Cela débute souvent par une baisse de la consommation. Le sevrage complet est pris en charge en ambulatoire, il peut nécessiter une hospitalisation si existe une comorbidité somatique ou psychiatrique sévère ».

Plus d’une centaine d’études en cours

Actuellement, il n’existe pas de médicament spécifique au syndrome du sevrage au cannabis. De premières études randomisées en double aveugle ont suggéré des effets intéressants de différentes molécules, comme le N-acétylcystéïne (à forte dose pendant 8 semaines), la gabapentine et le topiromate. Ces études ont été menées sur de petites cohortes de patients. Et dans l’essai thérapeutique avec le topiramate, ce médicament était associé à des entretiens motivationnels.

D’après le site américain de Clinical Trials (qui recense l’ensemble des études en cours), plus d’une centaine d’études sont actuellement menées pour évaluer l’efficacité de différentes molécules dans l’aide au sevrage au cannabis.

Association à une dépendance tabagique

Aujourd’hui, la prise en charge repose principalement sur la thérapie cognitivo-comportementale, et surtout par des entretiens motivationnels. Certains sites internet peuvent aussi apporter une certaine aide au sevrage. Mais tous ne sont pas recommandables. Le Pr Dervaux conseille stop-cannabis.ch qui est modéré par un psychologue, en particulier les forums.

La prise en charge du sevrage au cannabis doit aussi bien sûr tenir compte des éventuelles co-morbidités, en particulier psychiatriques. La dépendance tabagique est souvent associée, ce qui explique que les substituts nicotiniques aident les patients qui généralement sous-estiment leur addiction au tabac.


Source : lequotidiendumedecin.fr