L'expérimentation du cannabis thérapeutique en France, qui doit concerner environ 3 000 patients pendant deux ans, devrait débuter en septembre, a annoncé mercredi une responsable de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), d'après l'AFP.
En décembre 2018, après plusieurs réunions de travail, le comité d'exeprts (CSST) de l'ANSM jugeait « pertinent d'autoriser l'usage du cannabis à visée thérapeutique (...) dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d'une mauvaise tolérance des thérapeutiques » existantes. Mais avant d'aller plus loin et pour en savoir plus, l'ANSM a voulu mettre en place une expérimentation de façon encadrée sur son usage. Fin octobre, les députés avaient donné leur feu vert à une expérimentation du cannabis à usage médical.
L'Agence a identifié plusieurs situations dans lesquelles le cannabis pourrait être prescrit en complément d'autres traitements : douleurs réfractaires aux thérapies accessibles, certaines formes d'épilepsies, soins de support en oncologie, situations palliatives et contractions musculaires affectant les malades de sclérose en plaques.
L'objectif est que « l'expérimentation puisse être proposée aux patients à la rentrée 2020 », a expliqué la directrice générale adjointe de l'ANSM, Christelle Ratignier-Carbonneil, lors des premières auditions de la mission d'information parlementaire sur le cannabis lancée à l'Assemblée nationale.
Des fournisseurs étrangers
Compte tenu de ce délai assez court, l'Agence du médicament envisage donc « plutôt d'avoir recours à des producteurs étrangers » pour fournir le cannabis nécessaire, car la législation française interdit actuellement la culture des plants contenant des taux supérieurs à 0,2 % de THC (tetrahydrocannabinol, l'un des principes actifs de la plante).
Toutefois,« si un producteur national est en capacité de répondre aux critères (...), il pourra être retenu », a précisé Mme Ratignier-Carbonneil, en ajoutant que des réflexions sont actuellement en cours entre le ministère de la Santé et celui de l'Agriculture pour permettre une production française. « Notre seul objectif reste la qualité des produits qui doivent être mis à la disposition des patients ».
Malgré l'interdiction actuelle, InVivo, l'un des premiers groupes agricoles coopératifs français, a déposé une demande auprès de l'ANSM pour se positionner sur le marché.
Le cannabis utilisé sera présenté sous forme d'huile ou de fleurs séchées : la voie fumée a été écartée à cause des effets nocifs de la combustion. Il leur sera prescrit « en dernière intention », a rappelé Mme Ratignier-Carbonneil.
L'expérimentation doit être menée dans plusieurs centres hospitaliers en France, en particulier des centres de référence pour les pathologies concernées.
Une prescription initiale sera effectuée par un médecin spécialiste, neurologue ou spécialiste de la douleur notamment. Les patients devront d'abord se fournir en pharmacie hospitalière puis pourront renouveler leurs traitements en pharmacie de ville.
avec l'AFP.
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