À en croire les résultats d'une étude publiée dans le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), beaucoup de personnes se sentent particulièrement concernées par les pathologies cardiovasculaires : 53 % des Français déclarent craindre l’AVC, 45 % l’infarctus du myocarde (IDM) et 40 % pensent être à risque de maladies cardiovasculaires (MCV). Parmi ces personnes estimant être à risque, plus de la moitié en ont parlé à un professionnel de santé.
Les résultats de ce travail publiés à l'occasion de la Journée mondiale du cœur (29 septembre) proviennent des données du Baromètre de Santé publique France 2019. Cette étude a été conduite auprès de 5 074 personnes, âgées de 18 à 85 ans, résidant en France métropolitaine.
70 % des Français considèrent le diabète comme un facteur de risque CV
Cette enquête montre que dans l’ensemble, les Français ont une bonne perception des facteurs de risque cardio-vasculaires (FDRCV) puisque l’hypertension, le tabac et l’obésité ont été cités comme FDRCV par plus de 90 % des adultes interrogées. En revanche, « le diabète n’était pointé que par 70 % des personnes interrogées, indique le BEH. Et la connaissance simultanée des quatre principaux FDRCV (HTA, tabac, diabète, hypercholestérolémie) était rapportée par 61 % de la population ». À noter que le fait d’être célibataire, avoir moins de 45 ans, un faible niveau d’étude, habiter en milieu urbain, ne pas se sentir à risque de maladie cardio-vasculaire étaient associés à une moins bonne connaissance de ces facteurs de risque.
En cas de suspicion d'IDM, 10 % des personnes iraient aux urgences ou contacteraient leur médecin traitant
Une autre analyse effectuée via le Baromètre de Santé publique France 2019 sur cette même population s’est intéressée plus spécifiquement à l’IDM et à la conduite à tenir en cas de suspicion d’accident cardiaque. D’après cette enquête, les connaissances sur les symptômes de l’IDM sont variables : « 94 % de la population identifiait la douleur dans le thorax qui irradie vers le bras gauche jusqu’à la mâchoire comme un symptôme d’IDM ; 80 % pour l’essoufflement à l’effort, 70 % pour les palpitations, 68 % pour la grande fatigue persistante, 49 % pour la douleur persistante dans le dos ou l’épaule et 38 % pour les nausées, douleurs et troubles digestifs », indique le BEH.
Quant au bon « réflexe » à avoir : 58 % des personnes interrogées déclaraient qu’elles appelleraient le Samu, 32 % les pompiers, 9 % iraient par elles-mêmes aux urgences et 2 % contacteraient leur médecin traitant. Fait intéressant : plus d’une personne sur trois a déclaré avoir eu l’occasion d’utiliser ou de voir fonctionner un défibrillateur.
L'AVC plus redouté que l'IDM
Au final, en 2019, les Français craignaient davantage les MCV qu’en 2010, alors que la mortalité cardio-vasculaire a légèrement régressé. Ils redoutaient davantage l’AVC (53 %) que l’IDM (45,5 %), sans doute en raison des séquelles et handicaps liés au premier. « La connaissance des facteurs de risque de ces pathologies dans la population s’est largement améliorée en 20 ans et atteint aujourd’hui des niveaux élevés, bien que cela reste variable selon le facteur de risque d’intérêt et selon certaines caractéristiques sociodémographiques », conclut le BEH.
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