Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 22 janvier fait le point sur 5 cas de choc toxique staphylococcique d’origine menstruelle (CTS-M) liés à l’utilisation de tampons hygiéniques, survenus en Pays de la Loire entre 2013 et 2016. Il s’agissait de 5 jeunes filles (12-21 ans) hospitalisées en réanimation. Cette affection a été assez fortement médiatisée ces dernières années.
L’article du BEH est l’occasion pour les auteurs de refaire un point sur les signes cliniques, les résultats bactériologiques et les facteurs de risque de cette affection qui reste très rare, et d’émettre un certain nombre de recommandations.
Décrit pour la première fois en 1978
Cette affection a été décrite pour la première fois aux USA en 1978. Par la suite, de nombreux cas ont été enregistrés outre-Atlantique dans les années 80. « Le choc toxique staphylococcique est une affection potentiellement sévère, causée par une souche de Staphylococcus aureus productrice de toxine du choc toxique staphylococcique (TSST-1) ». Sur notre territoire, le Centre national de référence (CNR) des staphylocoques à Lyon centralise l’ensemble de données des cas de CTS. Ce Centre analyse les souches microbiennes transmises par les cliniciens ou les biologistes « à des fins diagnostiques et épidémiologiques ». En moyenne, une vingtaine de cas de chocs toxiques staphylococciques d’origine menstruelle sont recensés chaque année en France. Il apparaît que c'est surtout l'usage inapproprié des tampons périodiques qui serait responsable de cette affection.
Sur les 5 cas de CTS-M, 3 d’entre eux présentaient les critères cliniques typiques : fièvre > 38,8° C ; hypotension artérielle < 90 mmHg ; rash diffus ; desquamation des plantes de pieds et des paumes de mains ; des symptômes systémiques : digestifs, rénaux, musculaires, thrombopénie… Les 2 autres cas ont été jugés cliniquement comme probables (sans desquamation cutanée). Pour 4 cas, un tampon avait été porté la nuit, sur une durée supérieure à 8 heures. Enfin la mise en culture des prélèvements vaginaux réalisée après antibiothérapie, a permis « d’identifier une souche de Staphylococcus aureus » chez 3 jeunes filles.
Des recommandations pour les femmes et les médecins
Le BEH émet des recommandations destinées aux femmes utilisant des tampons pour prévenir un tel choc : changer un tampon toutes les 4 à 8 heures et éviter de le porter la nuit, se laver les mains au savon avant ou après avoir utilisé un tampon, etc.
En cas de suspicion de CTS-M, les recommandations destinées aux cliniciens sont surtout de faire une analyse bactériologique du tampon, avec un prélèvement au niveau vaginal. Si une souche est identifiée : la transmettre au CNR. Et évaluer un risque de récidive par une recherche d’anticorps dirigés contre la TSST-1.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation