Un homme porteur du virus VIH en rémission depuis plus d'un an, pourrait être le premier patient adulte à guérir de la maladie sans avoir eu besoin d'une greffe de moelle osseuse. Ce cas a été présenté à la 23e Conférence internationale sur le sida, entièrement organisée en ligne du 6 au 10 juillet.
Plus d'antigène, plus d'anticorps
Ces dernières années, deux hommes semblent avoir été guéris après avoir subi une greffe de moelle osseuse pour traiter un cancer. Aujourd'hui, une équipe de chercheurs internationale pense avoir un troisième patient qui ne montre plus de signe d'infection après avoir suivi un traitement différent. Ce patient brésilien d'une trentaine d'années a été diagnostiqué VIH en 2012, et traité par des antiviraux dont le maraviroc et le dolutégravir, associés à de nicotinamide (vitamine B3). Après plus de 57 semaines sans traitement anti-VIH, ce patient resterait négatif au test de détection d'anticorps anti-VIH.
Ricardo Diaz, de l'Université fédérale de Sao Paulo, qui a conduit cette étude, a estimé que le patient peut être considéré comme indemne de la maladie. « L'important pour moi est d'avoir un patient qui était sous traitement et qui contrôle désormais le virus sans traitement », a-t-il expliqué à l'AFP. « Nous ne sommes pas en mesure de détecter le virus et il perd la réponse spécifique au virus - si vous n'avez pas d'anticorps, vous n'avez pas d'antigène ».
Selon le docteur Diaz, le mode de traitement de son équipe, qui nécessite des recherches supplémentaires, est une piste plus éthique pour les personnes gravement malades vivant avec le VIH que celle de la greffe de moelle osseuse.
Prudence face à ce résultat
Même si cette présentation a fortement intéressé, une partie de la communauté scientifique impliquée dans les recherches sur le VIH, s'interroge. Ainsi, pour Sharon Lewin, directrice du Doherty Institute for Infection and Immunity à Melbourne (Australie), les conclusions de Ricardo Diaz sont « très intéressantes », même si elle remarque des limites à l'étude. « Ces données très provocantes doivent faire l'objet d'une analyse plus approfondie ».
Sur ce sujet, un éditorial de la revue Science, mis en ligne le 7 juillet, titre : « un intrigant, mais loin d'être prouvé, cas de guérison HIV d'un patient de Sao-Paulo ». D'après le média CTV-News, le président de cette 23è internationale Aids Conference, Anton Pozniak (Chelsea and Westminster Hospital, à Londres, RU) a indiqué qu'« il était septique face à tout ça », et demande un peu plus de temps pour que l'on puisse se faire un avis définitif. D'autres sources indiqueraient que sur un total de cinq patients ayant reçu le même protocole, ce patient brésilien serait le seul à être en rémission.
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