On en sait plus sur le syndrome respiratoire obstructif*, qui toucherait entre 1 à 3 % des enfants, et sur sa prise en charge. Ce sujet a été abordé au dernier congrès de l’International Pediatric Sleep Association (IPSA) lors d’une session présidée par le Pr Christian Guilleminault, directeur du centre du sommeil de l’université de Stanford (USA) et premier médecin à avoir identifié l’apnée du sommeil. Il est aujourd’hui démontré que la prématurité peut être une cause du syndrome respiratoire obstructif à la naissance. En effet, pendant la vie intra-utérine, le fœtus déglutit et une naissance prématurée risque d’interrompre la maturation du phénomène de succion et d'entraîner à la naissance un syndrome respiratoire obstructif qui perdurera toute la vie. En pratique, un dépistage de ce syndrome devrait donc être pratiqué chez les prématurés, mais aussi chez les enfants obèses et chez ceux dont les parents sont atteints de SAS.
Toutes les études longitudinales ont montré que les syndromes obstructifs chez l’enfant entraînent, en l’absence de traitement, des complications cardiovasculaires (CV), métaboliques mais aussi cognitives. Si une partie des syndromes obstructifs modérés peuvent spontanément s’améliorer, en cas d’atteinte sévère les complications CV vont persister, avec également un risque de syndrome métabolique. Sur le plan cognitif, ce syndrome obstructif est responsable de problèmes vasculaires avec des hypoxies cérébrales intermittentes qui vont générer des dégâts irréversibles.
Exploration ORL
La première exploration à conduire chez l’enfant est un examen ORL spécifique à la recherche, en plus de l’hypertrophie amygdalienne et/ou adénoïdale, d’une obstruction nasale dont l’origine est souvent allergique.
Les bénéfices du traitement ont été clairement démontrés, avec une amélioration sur le plan CV et, en particulier, une disparition du dipping nocturne (chute de la tension artérielle pendant le sommeil). Par ailleurs, traiter le syndrome obstructif le plus tôt possible permet d’éviter les séquelles cognitives à long terme, mais aussi de prévenir les anomalies cardiovasculaires, métaboliques et les troubles du comportement.
Traitement par PPC
En fonction des anomalies constatées chez l’enfant, la prise en charge du syndrome obstructif peut associer un traitement local (contre l’inflammation des voies respiratoires supérieures) ou chirurgical ORL, un traitement orthodontique (expansion de la mâchoire par le port d’une orthèse), sans oublier la kinésithérapie (surtout des exercices de rééducation de la langue) qui peut facilement être pratiquée à domicile par les parents, sachant qu’il suffit de 20 minutes par semaine pendant deux mois pour obtenir une amélioration.
Un traitement par la pression positive continue (PPC) peut s’avérer nécessaire, surtout en cas de malformations cranio-faciales, de pathologies neurologiques ou neuromusculaires, ou d’obésité. Il faut savoir que les technologies modernes sont de plus en plus performantes. Des recommandations internationales sur la prise
en charge de la ventilation chez l’enfant devraient être prochainement publiées.
* Le syndrome respiratoire obstructif comporte deux entités : le syndrome d’augmentation des résistances des voies aériennes supérieures (SARVAS) et le syndrome d’apnées/hypopnées obstructives du sommeil (SAOS).
Le SAOS chez la femme enceinte associé au risque d’hypertrophie fœtale
Une étude israélienne (Riva Tauman), présentée au congrès, a montré que l’existence d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) modéré pendant le dernier trimestre des grossesses sans complication chez des mères non obèses est associée à une accélération de la croissance fœtale. Le dépistage du syndrome obstructif pendant le dernier trimestre de la grossesse permettrait d’éviter de donner naissance à un nouveau-né hypertrophique qui peut, plus tard, devenir obèse, ont souligné les auteurs de ce travail.
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