Les formes graves d’infection à Covid-19 peuvent entraîner en plus d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), de nombreux autres problèmes cardiovasculaires, métaboliques, neuro-cognitifs, digestifs, hépato-rénaux, psychiatriques, etc. Pour ces patients qui ont dû être hospitalisés en raison d’une forme sévère de la maladie, la Haute autorité de Santé (HAS) en collaboration avec le Conseil national professionnel de médecine physique et de réadaptation et la Société française de médecine physique et de Réadaptation, a rédigé une « fiche de réponses rapides dans le cadre du Covid-19 » pour « aider les patients à récupérer après une hospitalisation » (17 avril 2020). Ces patients pouvant être « très amaigris et affaiblis. Ils ont besoin d’une rééducation et d’une réadaptation adaptées pour se rétablir pleinement », précisent les auteurs de cette fiche.
Dans un service spécialisé de réadaptation
Beaucoup de ces patients, après une telle épreuve doivent être hospitalisés vers des Unités de médecine physique et de réadaptation (MPR) ou de soins de suite ou de réadaptation (SSR) spécialisées dans les affections respiratoires, particulièrement les patients sortant de réanimation. Des sujets âgés peuvent être pris en charge dans un service de gériatrie. La HAS prévient que durant la phase contagieuse pouvant durer au-delà de la phase aiguë, il faut continuer d’appliquer les règles de protection pendant les séances de réadaptation.
À côté des recommandations édictées pour une rééducation effectuée en établissement, la haute autorité s’attarde aussi sur le retour à domicile de ces patients.
À domicile
« La rééducation/réadaptation s'organise de différentes manières : professionnels libéraux à domicile, télésoin, HAD-R(R), équipe mobile. Le rôle du médecin traitant est essentiel », souligne la HAS. Le but principal est que le convalescent reprenne doucement et de manière contrôlée une activité physique légère avec une reprise de la marche et de l’autonomie antérieure. En clair, faire en sorte que le patient retrouve le meilleur état général possible.
Evaluation
Bien entendu cette prise en charge nécessite une évaluation de l’état de santé du patient, avec entre autres, le ‘Metabolic Equivalent Task’ (MET) pour connaître le niveau d’activité physique. L’échelle de Borg pour analyser la dyspnée et la tolérance à l’effort. Il faut aussi évaluer le risque de chute (équilibre debout et Time Up and Go Test -TUG). Cette évaluation se fait au cas par cas, en tenant compte des comorbidités. Cela signifie, en fonction de chacun : maintenir une kinésithérapie respiratoire, musculo-squelettique, un suivi nutritionnel, et une prise en charge psychologique.
Prise en charge
En pratique, cela peut se faire grâce à des exercices enseignés et montrés auparavant et effectués à domicile, ou encore avec le concours d’un kinésithérapeute. Il peut éventuellement intervenir à distance par télésoin. L’aide d’un ergothérapeute peut être aussi décidée. « Après la période de contagiosité, et pour les patients les plus fragiles, l’intervention d’une équipe mobile ou une HAD de réadaptation pourrait être envisagée », précise la HAS.
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