Au moins 40 000 « nouveaux cas de Covid-19 » ont été diagnostiqués par les médecins généralistes la semaine dernière, selon les estimations de Santé publique France, alors que le nombre de malades testés positifs est de seulement 25 000 depuis le début de l'épidémie. Ce chiffre ne peut cependant pas être comparé avec les semaines précédentes car cette surveillance spécifique en ville a été mise en place depuis le 17 mars. Les tests en laboratoires étant réalisés principalement sur les patients hospitalisés et les soignants, il n'est pas étonnant que le nombre de cas diagnostiqués soit bien plus élevé que le nombre de cas testés positifs (25 233 depuis le début de l'épidémie).
64 cas pour 100 000 habitants en médecine générale
Les chiffres du réseau Sentinelles indiquent en effet un taux d'incidence des cas d'Infection respiratoire aiguë (IRA) dus au SARS-CoV-2 (COVID-19) vus en médecine générale estimé à 64 cas pour 100 000 habitants la semaine passée. Ce qui représente un total de 41 836 nouveaux cas de Covid-19 ayant consulté un médecin généraliste du 16 au 22 mars. Les régions les plus concernées sont l'Ile-de-France, le Grand Est et les Pays de la Loire.
Seize cas ont été diagnostiqués et testés positifs en médecine générale pour cette même semaine. Les patients concernés représentaient les caractéristiques suivantes : âge médian de 60 ans (minimum = 20 ans et maximum = 77 ans), 10 hommes et 6 femmes, sept d’entre eux avaient des facteurs de risque de complication. Aucune hospitalisation n’a été demandée à l'issue de la consultation. Les signes cliniques les plus fréquemment rapportés étaient la toux et la fièvre.

15 % de l'activité de SOS médecins
D'autre part, toujours en médecine ambulatoire et pour la semaine du 17 mars, « les associations SOS Médecins ont rapporté 9 136 actes pour suspicion de Covid-19 », soit 15 % de leur activité. Un chiffre en nette augmentation par rapport à la semaine précédente (2 304 actes).
Le bilan épidémiologique de Santé Publique France, arrêté au 24 mars, donne d'autre part des précisions sur les malades en réanimation et les morts. Ainsi, 68 % des patients admis en réanimation présentaient des comorbidités (autres pathologies) et 62 % avaient plus de 65 ans. Pour les décès, 57 % présentaient des comorbidités et 93 % avaient plus de 65 ans.
Pas de hausse de la mortalité toute cause confondue
Alors que le dernier bilan officiel mercredi de 1 331 morts ne concerne que les décès à l'hôpital, Santé Publique France a également commencé à analyser les données des déclarations de décès de 3 000 communes qui comptent pour 77 % de la mortalité nationale. Lors de la semaine du 9 mars, la « mortalité toute cause confondue au niveau national reste comparable à la mortalité attendue à cette période », mais le chiffre cache des disparités régionales. Ainsi, une hausse de la mortalité, principalement chez les personnes de plus de 65 ans, a été observée dans le Haut-Rhin (estimation d'un excès de +75 % par rapport à la mortalité attendue, selon des données provisoires), de l’Oise (+40 %), des Vosges (+35 %) et des Alpes-de-Haute-Provence (+65 %).
Cette surmortalité est « probablement liée à l’épidémie de COVID-19, sans qu’il soit possible d’en estimer la part attribuable à cette date », indique Santé Publique France.
Du fait des « délais » de transmission par les bureaux d’état-civil, les données sont « incomplètes » et « les estimations d’excès de mortalité observées sont donc des valeurs minimales ayant vocation à augmenter dans les semaines à venir », précise SPF.
(Avec AFP)
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