Après que la Haute autorité de santé (HAS) a informé sur les conditions de mise sur le marché et les indications des autotests antigéniques nasaux et que la DGS a annoncé le 11 avril l’arrivée des autotests en pharmacies, l’Académie nationale de médecine vient de publier ses préconisations dans le but de mieux cadrer leur utilisation et leurs limites dans le cadre du Covid. La DGS avait précisé que l’usage des autotests est réservé au dépistage « uniquement chez les personnes asymptomatiques de plus de quinze ans », hors cas contacts.
Une faible sensibilité chez les sujets asymptomatiques
Nos académiciens ont de leur côté surtout voulu indiquer ce que l’on peut attendre de ces tests pour la détection d’une infection à SARS-CoV-2. Si leur emploi dans un but de renforcer la stratégie de dépistage en milieu familial, professionnel, scolaire ou universitaire est jugée pertinente, le communiqué souligne l’importance de « les utiliser correctement et d’en connaître les limites. Le principal inconvénient des auto-tests réside dans leur faible sensibilité chez les sujets asymptomatiques, auxquels ils sont destinés, aggravée par la possibilité de prélèvements insuffisants, de manipulations défectueuses et d’erreurs d’interprétation. Un résultat considéré comme négatif par l’utilisateur peut induire un sentiment de fausse sécurité et un relâchement inapproprié des mesures de prévention ». Rappelons que la HAS a fixé la validité de ces tests sur prélèvement nasal pour une sensibilité clinique minimale de 80 % et une spécificité minimale à 99 %.
Evaluer régulièrement les tests mis en vente
Autre préconisation : tout comme la Has qui insistait sur « le suivi des performances de ces tests dans les conditions réelles d’utilisation », l’Académie demande aussi que soient régulièrement vérifiées les performances des tests mis sur le marché vis-à-vis des nouveaux variants de SARS-CoV-2 circulants, et de retirer ceux devenus moins sensible et/ou spécifique.
Nos académiciens insistent pour que leur vente se fasse dans des officines pour informer la personne sur la bonne utilisation du test et la signification précise du résultat. Si ce dernier est positif, il est rappelé combien il est indispensable d’effectuer un test RT-PCR, « afin de caractériser un éventuel variant et de saisir ce résultat dans la base nationale SI-DEP permettant le suivi de l’épidémie ». Le pharmacien donnera aussi les informations sur l’importance de l’isolement et d’alerter les personnes cas-contacts. En cas de résultat négatif, le maintien des gestes barrière demeure essentiel.
Faux positifs
Autre limite soulignée par l’Académie pour l’usage de ce type de test : « une attention particulière doit être apportée à l’ensemble des tests antigéniques, leur usage intensif "en vie réelle" ayant fait apparaître une fréquence de faux positifs pour certains lots de réactifs, supérieure à celle observée lors des évaluations ». D’où encore une fois l’importance d’effectuer un RT-PCR en cas d’autotest antigénique positif.
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