« C’était, il y a quelques années, un usage barbare, mais établi dans toute l’Europe, d’étouffer sous des matelas, de saigner de tous leurs membres et d’étrangler tous les infortunés qu’on croyait atteints de la rage », écrivait J.-B. Salgues, en 1818, dans son ouvrage « Erreurs et préjugés ». À la même époque, le Dr Bourriat expliquait que « pendant la Révolution, un nouveau Caïn, voyant son frère atteint de convulsions, le déclara d’autorité enragé et, aidé par quelques complices, étouffa ce malheureux entre deux matelas ».
Heureusement qu’il existait de nombreux moyens de prévenir et de combattre la rage comme ceux-ci : « Avez-vous peur d’être mordu par un chien enragé ? Allez à l’abbaye de Saint-Hubert, dans les Ardennes ; le sacristain prendra un petit couteau, vous lèvera légèrement sur le front une petite portion de l’épiderme, vous y greffera, en écusson, une fibrille de l’étole du saint et vous voilà en mesure contre les chiens malades ». Ou, si, au contraire, vous avez été mordu : « Prenez la poste, arrivez au monastère ; le sacristain fait chauffer la clef de Saint-Hubert, vous l’applique sur le front et vous voilà guéri ». Il est vrai, ajoute philosophiquement l’auteur, « qu’il faut donner quelque chose au couvent… mais vous auriez donné aussi quelque chose au chirurgien, au médecin, à l’apothicaire ; et, tout bien compté, le sacristain ne vous prend pas plus cher que n’auraient fait les trois suppôts d’Esculape ».
Un soi-disant descendant de ce Saint-Hubert, Georges Hubert, gentilhomme de la maison du Roi, reçut de Louis XIV des lettres patentes – trois – en décembre 1649 où il est dit expressément : « Le chevalier Georges a le privilège de guérir toutes les personnes mordues de loups ou chien enragés et autres animaux atteints de la rage, en touchant au chef, sans aucune application de remèdes ni médicaments ».
Enfin, Baglivius, un médecin, en parlant des nombreux cas de rage observés chez les habitants de la province des Pouilles, en Italie, dit : « Ceux qui sont mordus sont facilement guéris. Il suffit qu’ils se rendent, avant l’expiration des quarante jours, à l’église de Saint-Vitus et qu’ils y fassent humblement leur prière à Dieu, en le priant de les guérir par l’intercession du saint. Ce miracle est reconnu dans toutes les Pouilles ».
(« La Chronique médicale », 1898)
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