Consommer de façon régulière ou occasionnelle du cannabis pendant l’adolescence serait associé à un risque accru d’alcoolisme, de tabagisme ou d’usage de drogues dures à l’âge adulte. c'est ce que révèle une étude américaine parue dans the Journal of Epidemiology and Community Health, une revue du BMJ.
De nombreux facteurs pris en compte
Le débat n'est pas nouveau en soi. Ce n'est en effet pas la première fois que la marijuana se voit suspectée d'agir comme une porte d’entrée vers la consommation d’autres drogues. Mais, jusqu’ici, les preuves n'étaient pas si solides. Des chercheurs ont donc regardé cela de plus près et ont analysé les données d’une cohorte de grande ampleur : the Avon Longitudinal Study of parents and Children (ALSPAC). Les scientifiques ont observé les consommations de cannabis et si cela pouvait prédire les mésusages d’autres substances addictives au début de l’âge adulte (21 ans).
Les informations sur le recours au haschich étaient disponibles pour 5 315 adolescents entre 13 et 18 ans. Ceux-ci ont été interrogés trois fois par an, voir plus, sur cette question. Ils devaient eux-mêmes se classer dans le groupe des non-utilisateurs, celui de consommateurs occasionnels (moins d’une fois par semaine) ou régulier (une fois par semaine voire davantage). En outre, d’autres facteurs ont également été pris en compte, notamment l'éducation de la mère, ces habitudes concernant la drogue et l’alcool, le nombre d’enfants dans la fratrie, les problèmes comportementaux de l’enfant à 11 ans et s’il a commencé à boire ou à fumer avant l’âge de 13 ans. Dès que les participants ont atteint l’âge de 21 ans, ils ont de nouveau été questionnés : cette fois, sur leur consommation d’alcool, de tabac et de drogues dans les trois derniers mois.
L’apprentissage de comportement dangereux
Parmi eux, 462 ont déclaré un usage récent de ces substances : 60 % ont eu recours aux amphétamines, 38 % à la cocaïne, 30 % à des inhalants, 23 % à des hallucinogènes, 16 % à des sédatifs et enfin 6 % à des opioïdes. Certains facteurs étaient très fortement liés à l’usage de cannabis à l’adolescence, notamment être de sexe masculin, le mésusage de substances addictives par la mère, ou des problèmes comportementaux, de tabac et d’alcool avant l’âge de 13 ans. Après avoir pris en considération tous ces facteurs d'influence, les adolescents qui étaient déjà consommateurs de cannabis courraient un risque plus important de consommation de drogue à l’âge de 21 ans.
En effet, la probabilité d’être dépendant à la nicotine était 37 fois supérieure pour les jeunes qui consommaient régulièrement de la marijuana par rapport au non-utilisateur. De même, celle de boire de l’alcool de manière incontrôlée triplait et celle de consommer des drogues dures était multipliée par 26.
Cet accroissement des risques de consommer des substances addictives a été constaté aussi chez ceux qui consommaient du haschich de manière occasionnel, que ce soit tôt ou tard dans l’adolescence. En revanche, plus les participants en consommaient plus leurs risques de dépendance tabagique comme d’abus d’alcool ou de drogue augmentaient. « Un cinquième des adolescents de notre étude ont consommé du cannabis de façon régulière ou occasionnelle, et s’avéraient plus enclins à présenter des comportements nocifs au début de l’âge adulte », concluent les auteurs.
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