Grâce à l'enquête CoviPrev initiée par Santé publique France, il a été possible d'évaluer les conséquences du confinement sur l'activité physique et la sédentarité des Français. CoviPrev qui porte sur la surveillance comportementale d'un échantillon représentatif de la population adulte, a pu être mise en place dès l’annonce du premier confinement entre le 17 mars et le 11 mai 2020. La sixième phase de cette enquête conduite du 4 au 6 mai a analysé les niveaux d’activité physique et de sédentarité dont les résultats viennent d'être publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
La moitié de la population n’a pas atteint les 30 mn d’activité physique par jour
L'enquête CoviPrev a été conduite sur un échantillon de 2 000 personnes, résidant en France métropolitaine, qui ont été interrogées via Internet. S'il était évident de prévoir une baisse de l'activité physique durant le confinement, ce travail a permis d'en quantifier l'importance. Ainsi, « en comparant à leurs pratiques d’avant le confinement, 47 % des répondants ont déclaré avoir diminué leur activité physique et 61 % avoir augmenté leur temps quotidien passé assis », indiquent les auteurs de l'article.
Cette enquête précise que durant le premier confinement, la moitié de la population n’a pas atteint les recommandations d’au moins 30 minutes d’activité physique par jour, et un adulte sur trois a déclaré un niveau de sédentarité élevée (plus de 7 heures par jour en position assise). De façon plus précise, le BEH souligne que « durant la période, 49 % des hommes et 53 % des femmes ne pratiquaient pas suffisamment d’activité physique au regard des recommandations sanitaires. Ces prévalences sont supérieures à celles relevées au sein de la population générale française avant la pandémie (29 % et 47 % respectivement selon le sexe) ».
La baisse de l'activité physique associée à une anxiété ou une dépression
On connaît les effets délétères d'un point de vue organique du manque d'activité physique qui peuvent se manifester à plus ou moins long terme. Mais cette enquête s'est particulièrement intéressée aux conséquences psychiques d'un défaut de dépenses physiques. Ainsi, « en termes de santé mentale, chez les hommes, l’anxiété était le facteur le plus fortement associé à la diminution déclarée de l’activité physique pendant le confinement, alors que chez les femmes, une association était observée avec la dépression », précise le BEH. Les manifestations anxieuses davantage exprimées côté masculin liées à une baisse d'activité physique pourraient « s’expliquer par la nature des activités physiques pratiquées, et notamment les sports collectifs davantage pratiqués par les hommes. L’arrêt de ces activités a pu constituer un déficit en termes de processus de régulation de l’anxiété, processus mis en évidence dans une méta-analyse (Health Psychol Rev. 2015) », argumente le BEH.
Au cours de cette crise sanitaire, on sait combien la distanciation sociale, le confinement avec toutes ses composantes, dont une baisse d'activité physique, ont favorisé la survenue de problèmes de santé mentale (lire notre article de FMC : Confinement : détecter et diagnostiquer un trouble psychique).
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