Même si en ville, comme dans les établissements de soins, la consommation globale des antibiotiques a diminué ces vingt dernières années, cette tendance à la baisse, demeure fragile.
La France reste toujours parmi les pays les plus consommateurs d’antibiotiques en Europe, indique un rapport publié par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), sur la consommation des antibiotiques en France de 2000 à 2020. Ainsi, en France « la consommation en ville des doses définies journalières (DE) est de 23,1 pour 1000 habitants par jour en 2019 », alors que la moyenne européenne est « de 19,4 DE/1 000 habitants/jour (position stable en 2021) ».
Mais à côté de ces données quantitatives, un point important est l'évolution des prescriptions des familles d'antibiotiques.
En ville, les pénicillines en hausse
D'après l'agence du médicament, durant ces vingt dernières années, en ville, la prescription des pénicillines a été privilégiée (+ 18 % entre 2000 et 2019) ; alors que celle des céphalosporines a reculé (- 72 % entre 2000 et 2019), avec aussi celle des fluoroquinolones (- 44 % entre 2000 et 2019).
Les céphalosporines de 1re et 2e générations connaissent une utilisation de plus en plus réduite en ville (- 90 % entre 2000 et 2019), de même que les céphalosporines de 3e et de 4e générations, avec une consommation qui a reculé de - 40 % entre 2016 et 2019.
La consommation des tétracyclines en ville est restée quant à elle plutôt stable ces vingt dernières années. Celle des macrolides a diminué. Alors qu’ils « constituaient en 2014 la deuxième grande classe d’antibiotiques la plus utilisée, les macrolides occupent désormais le quatrième rang derrière les céphalosporines », souligne le rapport.
À noter encore qu'en médecine de ville, « en 2019, 2 prescriptions sur 3 sont effectuées dans le cadre d’une affection des voies respiratoires ; 1 prescription sur 7 est effectuée dans le cadre d’une affection de l’appareil urinaire », précise l'ANSM.
Baisse franche de la consommation des antibiotiques critiques
En France, de façon plus globale (médecine de ville et établissements de santé), l'évolution de la consommation des antibiotiques s'est faite en 3 temps : une réduction importante de 22 % entre 2000 et 2004, puis une stabilisation, entre 2005 et 2016, et enfin de nouveau une baisse de 8,5 % jusqu'en 2019.
La bonne nouvelle de ce rapport est la baisse significative de l’utilisation des antibiotiques critiques (amoxicilline-acide clavulanique, céphalosporines de 3e génération, fluoroquinolones).
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