Grandes écoles interdites, restriction d'entrée à des corps d'Etat, refus de soins, surprimes... 35 ans après le début de l'épidémie, le Sida serait-il encore "une maladie à part" comme l'écrit Aurélien Beaucamps, président de Aides dans un rapport publié jeudi par l'association de lutte contre le sida?
"Réalisé à partir de situations individuelles dont nous avons été saisis" (...), ce document intitulé "VIH/Hépatites. La Face cachée des discriminations", dévoilé quelques jours avant la journée mondiale du sida qui aura lieu merdi prochain détaille ainsi les barrières à la vie de tous les jours oposées aux malades. L'association cite en particulier l'exemple de la restriction d'entrée à l'Ecole nationale de la magistrature (ENM) ou de facto à l'X et estime que ce sont aussi 500.000 postes dans l'armée, la gendarmerie, la police et les sapeurs-pompiers qui sont interdits aux séropositifs, ces derniers étant considérés "inaptes au terrain". S'agissant de l'accès à l'emprunt immobilier, les malades doivent composer avec des "surprimes exorbitantes", dénonce l'association.
Aides consacre parallèlement un volet au droit à la santé pour tous, rappelant que la campagne de testing menée il y a quelques mois par ses militants montre qu'un dentiste sur trois refuse de soigner les séropositifs. "Les raisons invoquées témoignent toujours de représentations fausses ou surannées de la séropositivité. La personne séropositive y est systématiquement assimilée à une personne inapte et potentiellement dangereuse", regrette Aides, qui cite pèle-mêle les réponses enregistrées lors de ses testings. Soit pour refuser de façon plus ou moins déguisé un patient : « Les gens comme vous vont plutôt à l’hôpital » ; « Je n’ai pas le matériel nécessaire, désolé » ; « La docteur n’est pas formée pour ce type de patients » ; « Je vous rappelle pour annuler. Le dentiste ne prend que des personnes recommandées »; « Ah vous êtes séropositif ? Par contre c’est 150 € pour un détartrage » ; « Bon je m’arrangerai pour qu’il n’y ait personne après vous ». Soit pour lui opposer une attitude jugée par Aides plus ou moins discriminataoire : « Non non pas de soucis, au pire je mettrai deux paires de gants » ; « Pour votre VIH je le note dans le carnet de rendez-vous »...
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