Pandémie

Enfants : idées et gestes suicidaires restent à des niveaux préoccupants

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Publié le 18/01/2022
Santé publique France est revenu sur le sujet de l'état de santé mentale des enfants, en rapport avec la pandémie de Covid-19. Certains problèmes demeurant préoccupants, l'agence renforce ses actions de surveillance et de sensibilisation.

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Face à la pandémie de Covid-19, Santé publique France suit particulièrement la santé mentale des jeunes. L’agence s’appuie surtout sur des données provenant du réseau Oscour, qui répertorie les passages aux urgences liés à ce type de problèmes et les données provenant de SOS médecins. L'agence publie chaque semaine une analyse de ces indicateurs.

Santé publique France, qui vient de refaire le point sur ce sujet, souligne que depuis début 2021, on note « une augmentation des passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l'humeur chez les enfants de 11-17 ans et dans une moindre mesure chez les 18-24 ans. Les enfants de 11-14 ans étant les plus impactés ».

Passages aux Urgences pour geste suicidaire

Une analyse hebdomadaire

Si aujourd'hui, les passages aux urgences pour troubles de l'humeur tendent à retrouver des niveaux comparables à ceux des années antérieures, les données recueillies la première semaine de 2022 confirment des passages aux urgences pour idées et gestes suicidaires supérieurs aux années précédentes, pour tous les âges. Et par apport à la semaine précédente (S25, 2021), l’augmentation est marquée chez les 11-17 ans (respectivement + 71 et + 79 %), et dans une moindre mesure chez les 18-24 ans (+ 18 et +14 %).

Les actes de SOS médecins

En ville, d’après les actes notifiés par SOS médecins, les profils de la santé mentale des jeunes n’ont pas souvent retrouvé de grandes différences entre 2019 et 2021, sauf pour les états dépressifs, pour lesquels le nombre d’actes était plus élevé en 2021, chez les 18-24 ans. Les actes pour angoisse étaient aussi un peu plus nombreux en 2021 pour les 18-24 ans, et dans une moindre mesure chez les 11-14 ans.

Toujours selon SOS médecins, en semaine 1 de 2022, les niveaux d'actes médicaux pour angoisse, état dépressif et troubles du comportement étaient comparables à ceux des années précédentes.

L’agence sanitaire rappelle qu'en mai 2020, elle avait donné les résultats préliminaires de son étude Confeado (sur près de 4 000 enfants), qui montraient que les adolescents avaient été plus impactés par les mesures de confinement et de fermeture des établissements scolaires que les 9-12 ans. Et que les filles l’avaient été plus que les garçons. « Les résultats faisaient également ressortir une nette fracture sociale. Les enfants et les adolescents issus de familles plus vulnérables, ayant des conditions de vie plus difficiles et en situation d’isolement social ont ressenti davantage de détresse psychologique », ajoute Santé publique France.

Des aides à l'information pour les professionnels de santé

L'agence indique également qu'en mai, elle lancera avec l’appui des ministères chargés de la Santé et de l’Éducation nationale ainsi que des acteurs agissant auprès des enfants (professionnels de santé, enseignants, parents d’élèves…), une étude (Enabee) pour mieux évaluer le bien-être des enfants de 3 à 11 ans (dont les difficultés émotionnelles et d’apprentissage), les facteurs associés ainsi que le recours aux soins.

Santé publique France met aussi en avant le fait d’avoir initié des campagnes d’information et de sensibilisation (comme « J’en parle à ») sur ces sujets destinés au grand public et plus particulièrement aux jeunes. Pour les professionnels de santé, afin d'être mieux informé sur ces sujets, l’agence renvoie vers les sites de l’Association des jeunes psychiatres, des jeunes addictologues (AJPJA – www.ajpja.fr) et de Covid19-Presspro (www.covid19-pressepro.fr).


Source : lequotidiendumedecin.fr