Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus

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Publié le 22/04/2025
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Le congrès de la Société européenne de microbiologie clinique et maladies infectieuses (Escmid) s’est tenu du 11 au 15 avril 2025 à Vienne.

Crédit photo : BURGER / PHANIE

Les résultats de plusieurs études, déjà ou bientôt publiées, ont été présentés au congrès de la Société européenne de microbiologie clinique et maladies infectieuses (Escmid) qui s’est tenu cette année à Vienne (Autriche) du 11 au 15 avril.

- Pour traiter la gonorrhée urogénitale non compliquée, l’essai clinique de phase 3 Eagle-1 a démontré la non-infériorité de la gépotidacine, nouvel antibiotique développé par GSK, en prise orale (deux doses de 3 g administrées à 10-12 heures de distance) au standard actuel, la ceftriaxone (500 mg intramusculaire) associée à l’azithromycine (1 g oral). Les résultats sont publiés dans le Lancet. Ils montrent un taux de succès de 92,6 % pour la gépotidacine et de 91,2 % pour le traitement standard. La nouvelle molécule présente plus d’effets indésirables, notamment gastro-intestinaux, en majorité légers à modérés, sans pour autant susciter d’inquiétudes quant à son innocuité. Cela fait de cet antibiotique une nouvelle alternative thérapeutique pour cette infection.

La cloxacilline dépassée par deux antibiotiques contre le Staphylocoque doré

Deux présentations orales ont dévoilé les premiers résultats de l’essai clinique Snap (Staphylococcus aureus bacteraemia Network Adaptive Platform Trial), particulièrement attendus.

- Pour la première sur la bactériémie à Staphylococcus aureus sensible à la pénicilline (PSSA), la benzylpénicilline a prouvé sa non-infériorité et sa supériorité à la (flu)cloxacilline en réduisant la mortalité toutes causes à 90 jours (13,8 % contre 21,5 %), l’incidence des lésions rénales aiguës (10,9 % contre 21,6 %) et le recours à une thérapie de suppléance rénale à 90 jours (1,9 % contre 4 %).

- Dans la seconde communication orale, portant sur la bactériémie à Staphylococcus aureus sensible à la méticilline (MSSA), la céfazoline s’est révélée non inférieure à la (flu)cloxacilline pour la mortalité toutes causes (15 % contre 17 % pour un odds ratio OR : 0,81) et supérieure pour prévenir la survenue de lésions rénales aiguës (13,7 % contre 19,1 %). La molécule réduit aussi significativement le besoin d’une thérapie de suppléance à 90 jours (2,5 % contre 4,1 %). Ainsi, les chercheurs considèrent que la céfazoline devrait être le nouveau standard de traitement de première ligne du MSSA.

- À l’inverse, toujours dans le MSSA, une analyse en sous-groupe de l’essai Cloceba, dirigé par le Pr Xavier Lescure, infectiologue à l'hôpital Bichat (AP-HP) suggère que chez les patients infectés par une souche avec le gène blaz-A, la cloxacilline serait plus efficace. Ce qui plaide pour rechercher la présence de ce gène dans les analyses moléculaires des prélèvements sanguins, afin de caractériser l’antibiotique le plus approprié.


Source : lequotidiendumedecin.fr