"Les retombées de santé publique de Fukushima vont hanter le Japon pendant des années et cet héritage ne doit pas être poussé sous le tapis par les partisans de l'énergie nucléaire". Le Dr Catherine Thomasson, directrice de Physicians for Social Responsibility ne chache pas son pessimisme. L'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, le 11 mars 2011 pourrait provoquer jusqu'à 10.000 cancers de plus dans la population japonaise en raison des radiations, selon un rapport de deux organisations de médecins qui militent contre l'énergie nucléaire. Le document de "Physicians for social responsability" (PSR) et "International Physicians for the Prevention of Nuclear War" (IPPN) indique s'appuyer sur les données scientifiques et médicales existantes portant sur les enfants, les personnels ayant participé au nettoyage et aux secours ainsi que sur la population en général.
Selon ce rapport, 116 enfants dans la préfecture de Fukushima ont déjà été diagnostiqués d'une forme agressive ou généralisée de cancer de la thyroïde. Dans une population de cette taille on enregistre normalement de un à cinq cas par an, selon ce rapport.
Parmi les personnels de décontamination et les sauveteurs "plus de 25.000 ont subi les doses les plus élevées de radiations avec des risques importants pour leur santé", selon ces ONG. Des données fournies par l'opérateur de la centrale, TEPCO, prédisent qu'une centaine d'employés devraient développer un cancer en raison des doses excessives de radiations qu'ils ont subies et une cinquantaine de ces cas devraient être mortels. Mais selon ce rapport, les doses pourraient même avoir été plus élevées et les données sur les personnels pourraient ne pas tenir compte des employés engagés temporairement.
Pour ce qui est de l'ensemble de la population au Japon, elle a été exposée à des doses accrues de radiations provenant de retombées radioactives mineures ainsi qu'à de l'eau et des aliments contaminés, estiment les auteurs. Ils ont calculé que cela se traduisait par un risque accru de cancers sur l'ensemble du Japon allant de 9.600 à 66.000 cas selon les doses de radioactivité.
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