Santé publique France confirme que l’excès de mortalité toutes causes attribuable à l'épidémie de grippe cette année a été évalué à 21 200 décès, principalement chez des personnes âgées. Mais l'agence précise que 14 400 morts seraient imputables à la grippe. Un nombre comparable à celui établi lors de l’épidémie grippale de 2014-2015.
Une épidémie modérée en médecine ambulatoire ...
Si l’on dresse un premier bilan de cette saison, l’épidémie s’est étendue sur 10 semaines après avoir commencé début décembre. Elle est restée modérée en médecine ambulatoire avec près de 1,9 million de consultations pour syndromes grippaux au total. Lors de la semaine 3, au pic de l’activité, le taux de consultation était de 410/100 000 et la proportion de cas de grippe parmi les consultations de SOS médecins était de 16 %. Comme à l’accoutumée, les consultations d’enfants en médecine ambulatoire ont été fréquentes : les taux cumulés s’élèvent à 5 451/100 000 pour les moins de 5 ans et de 45 416/100 000 pour ceux âgés entre 5 et 14 ans. Ce taux est nettement inférieur en ce qui concerne les personnes âgées de 65 ans et plus (1 512/100 000), il est même en dessous de celui constaté en 2014-2015 (2 159/100 000).
... mais le nombre d’hospitalisations chez les 65-74 ans a doublé par rapport à 2014-2015
En revanche, cette catégorie de la population représente la majorité des hospitalisations pour grippe. En effet, le réseau Oscour® a rapporté près de 40 000 passages aux urgences tous âges confondus, dont 6 300 (15 %) ont donné lieu à un séjour à l’hôpital. Parmi les malades hospitalisés, 13 % étaient âgés de 65 à 74 ans et 56 % avaient 75 ans et plus. Pour comparaison, le nombre d’hospitalisations totale durant l’épidémie a doublé chez les 65-74 ans et triplé chez les 75 ans et plus par rapport à l’hiver 2014-2015. Apparemment, près de 3 500 individus de 75 ans et plus ont été hospitalisés, ce qui serait le taux le plus élevé d’hospitalisation pour cette tranche d’âge depuis 2010-2011.
Par ailleurs, l’impact important de l’épidémie sur les seniors s’observe aussi parmi les cas admis en réanimation et dans les collectivités de sujets âgés. On décompte 1 334 cas graves admis en réanimation, un chiffre jugé élevé et 67 % des personnes concernées avaient 65 ans voire plus. Aussi, même si le nombre d’admissions totales en réanimation est comparable à il y a deux ans, il est supérieur de 28 % si on se concentre sur les 65-75 ans et de 42 % chez les 75 ans et plus. D’autre part, 1 641 cas groupés d’infections respiratoires aiguës ont eu lieu dans des collectivités pour personnes âgées, soit 89 % des 1 855 signalements totaux. Ce chiffre s’avère, là aussi, plus élevé qu’en 2014-2015 avec 1 074 cas rapportés dans ces collectivités.
Les trois régions les plus touchées
Enfin, l’épidémie a été plus ou moins intense selon les régions, La Corse, PACA et Auvergne Rhône-Alpes ayant été les plus durement touchées. Par exemple, lors du pic d’activité, on a remarqué une proportion de passages aux urgences pour grippe de 35 % dans ces régions contre 26 % pour le reste de la France.
A présent, l'épidémie touche à sa fin. D’après les dernières données du Réseau Sentinelles, le nombre de consultations pour syndrome grippal est à présent de 21/100 000. Au niveau hospitalier, les hospitalisations s’élèvent à 8 % après passages aux urgences et 3 cas graves ont été admis en réanimation.
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