Imagerie médicale : l'Académie de médecine émet des recommandations pour améliorer les pratiques

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Publié le 10/05/2021

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

L'Académie nationale de Médecine vient de publier un rapport visant à améliorer les pratiques en imagerie médicale, et en particulier la communication entre clinique et imagerie. Ce document émet plusieurs recommandations destinées aux différents acteurs impliqués dans ce domaine, à commencer par les médecins cliniciens et les radiologues eux-mêmes.

Des comptes rendus qui devraient être plus explicites

Ainsi aux cliniciens, les sages conseillent d'améliorer leurs pratiques en se montrant plus précis et plus exhaustifs au moment de rédiger leurs prescriptions. Une enquête a en effet montré que seulement une demande d’imagerie sur sept est correctement libellée, indique les académiciens. Aussi, ces demandes devraient être davantage explicatives en précisant « systématiquement et clairement aux radiologues, en une phrase ou deux, la motivation de leurs demandes. Les sociétés d’organes doivent être sollicitées dans le but de diffuser cette recommandation. Cette pratique doit être enseignée et encouragée dès la formation médicale, quelle que soit la spécialité clinique », précise ce rapport.

Aux radiologues, l'Académie de Médecine demande des comptes-rendus plus lisibles et surtout davantage explicatifs et fondés sur les symptômes du patient, et de « conclure leurs comptes rendus par une synthèse, en s’impliquant, de façon à leur donner un véritable ancrage clinique et une utilité dans le choix de la thérapeutique. Les sociétés de radiologie doivent être sollicitées dans le but de diffuser cette recommandation ».

Continuer à échanger des images sur un support physique, comme du papier

Le rapport de l'Académie de Médecine attire également l'attention sur un point très concret : le support physique des images, qui a beaucoup changé ces dernières années et qui continue à évoluer. Du film radiographique, on est passé au CD pour arriver de plus en plus souvent à la seule adresse électronique d’un PACS (Picture Archiving
and Communication System) accompagnée d’un identifiant et d’un mot de passe, rappelle l'Académie. Or cette évolution technologique inévitable vers le tout numérique est malheureusement loin d'être optimale. Si l'utilisation de ces moyens informatiques est efficace au sein d'une même structure de soins, la lecture de ces images peut s'avérer complexe, voire impossible pour des praticiens extérieurs non dotés des équipements nécessaires (il existe d'innombrables logiciels de lecture différents). En attendant que cette évolution technologique progresse et trouve enfin une parfaite harmonisation pour la lecture des clichés selon le support utilisé, l'Académie demande que « les radiologues continuent à fournir des images réellement exploitables sur un support physique facilement lisible (papier) ».

Enfin, les académiciens demandent aux Caisses d'assurance maladie d’aider les cliniciens à se doter de matériel informatique adapté, à la fois mieux couplé au DMP et permettant un accès facile et rapide aux PACS et aux CD.


Source : lequotidiendumedecin.fr