Aux États-Unis comme ailleurs, la plupart des gens ne meurent pas de cancer. Pourtant, les efforts pour améliorer les soins des patients en fin de vie se concentrent sur ce type de pathologie. Selon une étude publiée dans le JAMA Internal Medicine, les personnes cancéreuses ou malades de démence sont mieux prises en charge selon les familles.
L’équipe du Dr Mélissa Wachterman du VA Boston Healthcare System a comparé les données sur les avis des familles relatifs aux soins apportés à leurs proches à la fin de leur vie. Ils ont inclus les patients atteints de maladies rénales au dernier stade, de démence, de cancer et d’insuffisance cardiopulmonaire. Les données proviennent de patients hospitalisés au sein du Veteran Affairs health system décédés entre 2009 et 2012.
Les personnes cancéreuses ou atteintes de démence bénéficient de davantage de consultations en soins palliatifs. Les médecins respectent plus facilement leur volonté de ne pas être réanimés et elles meurent plus rarement dans les unités de soins intensifs.
Les auteurs ont remarqué que près de 50 % des patients qui souffrent de problèmes rénaux, d’insuffisance cardiopulmonaire ou de fragilité, ont eu des consultations en soins palliatifs comparés à 73,5 % des individus cancéreux et 61.4 % des personnes souffrant de démence. Seulement 13,4 % des personnes cancéreuses et 9 % des patients atteints de démence meurent en soins intensifs. Les chiffres sont beaucoup plus élevés (près d’un tiers) pour les autres pathologies.
Les familles ont évoqué plus souvent l’excellence des soins prodigués à leurs proches dans les cas de cancer ou démence par rapport aux autres maladies. L’étude conclut en soulignant l’importance d’améliorer l’accès pour les consultations en soins palliatifs et de discuter davantage avec le patient sur le lieu où il décide de mourir.
Difficile bien sûr de savoir si les conclusions de cette étude réalisée Outre-Atlantique, sont transposables en France. Il est de toute façon sans doute trop tôt pour savoir si, avec la nouvelle loi Léonetti votée en février 2016 sur les directives anticipées, les soins dispensés aux patients en fin de vie ont évolué. Depuis lors, toute personne peut en effet préciser ses souhaits sur la poursuite ou l'arrêt des traitements médicaux au cas où elle ne serait plus en état de s'exprimer.
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