Après plus de dix ans, donc six de bataille judiciaire, l’affaire Lambert pourrait enfin connaître une conclusion la semaine prochaine. Le Dr Sanchez du CHU de Reims a annoncé vendredi à la famille de Vincent Lambert que l’arrêt des traitements serait initié la semaine du 20 mai pour l’ancien infirmier psychiatrique en état végétatif suite à un accident de la route en 2008.
La décision collégiale d’arrêt des soins avait été prise le 9 avril par le CHU de Reims et validée le 24 par le Conseil d’État qui a jugé qu’étaient « réunies les différentes conditions pour que la décision d’arrêter la nutrition et l’hydratation artificielles de M. Vincent Lambert puisse être mise en œuvre ».
Suite à cette décision, les parents de Vincent Lambert, catholiques farouchement opposés à l'euthanasie passive, ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées de l'ONU (CIDPH).
La CEDH a rejeté cette requête, mais le CIDPH a demandé à la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins, dans l'attente d'une instruction sur le fond. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a indiqué que la France répondrait à la demande du comité, mais qu'elle n'était pas tenue, légalement, de la respecter.
« Il n’y a aucune urgence médicale à arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert et rien ne justifie une violation aussi éhontée du droit international et des mesures provisoires réclamées par l’ONU », ont réagi les avocats des parents. Les avocats en ont appelé au défenseur des droits et au président de la République, Emmanuel Macron, et ont par ailleurs indiqué leur intention de saisir la justice « pour que soit respecté le droit international au profit de Vincent Lambert », sans davantage de précisions à ce stade.
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