Il y a un peu moins d’un an l’OMS déclarait la dépression maladie numéro un chez les adolescents. Aujourd’hui, une grande enquête coordonnée par l'Unité Inserm 1178 « Santé mentale et santé publique » tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur le mal être des adolescents. Avec le pôle Universitaire de la Fondation Vallée, l’Inserm a souhaité dressé un état des lieux de l’adolescence aujourd’hui. L’enquête a interrogé en 2013, 15 235 jeunes scolarisés, âgés de 13 à 18 ans à l’aide d’auto-questionnaires. Parmi les thèmes explorés, l’étude a interrogé ces adolescents sur leur mal-être.
Les filles plus dépressives que les garçons
D’après l’étude, la dépression touche 16,8% des filles et 7% des garçons. Une différence de sexe qui se retrouve dans la proportion de jeunes « subdépressifs » ou légèrement déprimés : 33,6% de filles et 21,6% de garçons, des données en grande augmentation selon l’enquête. Augmentation aussi des tentatives de suicide, plus fréquentes qu’auparavant : 7,8% des jeunes en ont déjà effectué une, 3,7% plus d’une. De plus 38,9% des jeunes ont déjà pensé que « la vie ne valant pas la peine d’être vécue ». L’étude s’est alors penchée sur les « modalité de lutte » des adolescents lorsqu’ils étaient en situation de mal-être. La solution la plus privilégiée est l’isolement (74,5% pour les filles, 57,6% pour les garçons). « Ce qui pose le problème du repérage de leur mal-être par les autres, les amis ne représentant que la troisième ressource, derrière l’écoute de la musique (surtout les filles) ou les jeux vidéo (surtout les garçons) » précise l’étude.
[Infographie] : Les "modalités de lutte" des adolescents en situation de mal-être
Sur la consommation de substances psychoactives, l’enquête révèle que les filles consomment surtout du tabac (9,2% se disent accro, contre 7,8% des garçons) et les garçons plutôt de l’alcool avec 37,6% d’entre eux qui déclarent une « alcoolisation ponctuelle importante » dans le mois précédant l’enquête. 7,1% des sondés consomment aussi régulièrement du cannabis.
Concernant la sexualité, 10,7 % des garçons contre 4,2% des filles disent avoir eu des rapports sexuels avant l’âge de 13 ans.
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