C’est à Vienne, le 17 juin 1872, que Moritz Kaposi décrivit pour la première fois la maladie à laquelle sera plus tard associé son nom et dont étaient atteints cinq de ses patients, tous des hommes très âgés. Cette maladie qui à l’origine s’appelait «sarcome idiopathique pigmenté multiple » était alors surtout répandue dans le centre de l’Afrique.
C’est avec le SIDA que la maladie de Kaposi va recommencer à faire parler d’elle. En effet, depuis l’apparition de l’épidémie dans les années 1980, une forme de sarcome de Kaposi est liée à l'infection par le VIH. Les lésions sont souvent disséminées, au niveau de la peau et des viscères. Actuellement, le sarcome de Kaposi épidémique, lié au VIH, est un des cancers les plus fréquents de l'Afrique centrale et du Sud (près de 50 % des cancers dans certaines régions), frappant aussi bien les hommes que les femmes.
Kaposi, carriériste et opportuniste peut-être, mais grand dermatologue
Cette éphéméride est aussi l’occasion de découvrir la personnalité de Moritz Kaposi qui fut un des dermatologues les plus influents de la fin du XIXe siècle. Né dans une famille juive en 1837, il s’appelait en réalité, Mör Kohn . C’est en 1871 qu’il se convertit au catholicisme et choisit de prendre le patronyme de Kaposi en hommage à sa ville de naissance, petite bourgade de Hongrie.
Entre-temps, il avait poursuivi ses études de médecine à Vienne, présentant en 1866 sa thèse intitulée « Dermatologie und Syphilis ». Son doctorat obtenu, il s’oriente définitivement vers la dermatologie et l’on dit que c’est pour épouser la fille de Ferdinand Ritter von Hebra, titulaire de la chaire de dermatologie de l’université de Vienne que le tout nouveau Moritz Kaposi se serait converti. Ce qui ne manqua pas d’alimenter les rumeurs, le dermatologue français Guillaume Dubreuilh disant par exemple : « Kaposi a pris la fille de Hebra, sa maison, sa chaire et sa clientèle, laissant le reste à son beau-frère, Hans Hebra ».
Même si l’on put qualifier son comportement d’opportuniste, Kaposi allait néanmoins devenir un des dermatologues les plus influents de son temps. À la mort de Ferdinand Ritter von Hebra, il va lui succéder à sa chaire hautement convoitée. En 1880, sa renommée dépasse les frontières après la publication de « Pathologie und Therapie der Hautkrankheiten » (« Pathologie et Thérapie des Maladies de Peau ») dans « Vorlesungen für praktische Ärzte und Studierende » (« Conférences pour les Médecins et Étudiants »),
Kaposi, qui est t aussi le premier à avoir décrit le Xeroderma pigmentosum, le Lichen scrofulosorum et le lupus érythémateux dans sa forme cutanée, est mort le 8 mars 1902 à Vienne.
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