Cet automne, les sujets sans facteur de risque particulier de grippe sévère n’auront plus à attendre plusieurs semaines pour accéder au vaccin antigrippal : contrairement aux dernières campagnes de vaccination antigrippale, celle qui se prépare pour 2023-2024 ne prévoira pas de période de priorisation pour les personnes ciblées par les recommandations vaccinales.
C’est ce qu’a indiqué, le 3 août, l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), quelques jours après la parution d’une note d’information interministérielle des directions générales de la santé (DGS), de l’offre de soins (DGOS) et de la cohésion sociale (DGCS) sur le sujet.
Une couverture toujours insuffisante chez les publics à risque
Comme l’explique la DGS au Généraliste, il s’agit en fait « de revenir à la situation antérieure à 2020 ». En effet, « il n’y avait (alors) pas de priorisation », rappelle l’autorité sanitaire.
La vaccination des publics à risque reste toutefois un enjeu important, la couverture vaccinale au sein de ces groupes restant « insuffisante ». Dans ces populations, « si la couverture vaccinale a progressivement augmenté de 2017-2018 à 2020-2021 (de 45,6 % à 55,8 %), elle est en baisse ces deux dernières saisons (52,6 % en 2021-2022 et 51,5 % en 2022-2023) », bien en deçà de l’objectif de 75 % fixé par l’Organisation mondiale de la santé, déplore la note interministérielle. La vaccination des sujets à risque de moins de 18 ans, en particulier, doit progresser.
Ainsi, « les personnes ciblées par les recommandations (continueront de recevoir) comme chaque année une invitation à se faire vacciner contre la grippe », affirme la DGS.
À noter qu’alors que la Haute Autorité de santé (HAS) avait préconisé d’ouvrir la vaccination antigrippale aux « enfants sans comorbidité âgés de 2 à 17 ans révolus », et émis une « recommandation préférentielle » d’utilisation du vaccin nasal Fluenz Tetra dans cette population, ce vaccin n’est pas mentionné dans la note interministérielle.
Car pour l’heure, quatre vaccins « sont disponibles » pour la campagne, précise le document. À savoir le Vaxigrip Tetra, l’Influvac Tetra, le Fluarixtetra (qui peuvent convenir aux enfants de plus de 6 mois) et l’Efluelda (« pris en charge par l’Assurance maladie à partir de 65 ans », rappelle la note interministérielle).
Une campagne couplée à la vaccination anti-Covid-19
Quoi qu’il en soit, comme préconisé par la HAS, cette campagne vaccinale sera à nouveau couplée à une campagne de vaccination contre le Covid-19 pour les populations cibles à risque. Ainsi, selon la DGS« cette année, (le bon de participation à la campagne) sera doublé d’un courrier d’information invitant les personnes ciblées à se faire vacciner contre le Covid 19 ».
Sans surprise, cette campagne devrait débuter dans l’Hexagone à la mi-octobre. « Sous réserve de l’absence de vague épidémique liée au Covid-19 avant l’automne, la campagne 2023-2024 de vaccination contre la grippe saisonnière, couplée à la vaccination contre le Covid-19 pour les populations cibles à risque, débutera le 17 octobre 2023 en métropole, en Guadeloupe, à la Martinique et en Guyane, et dès le 6 septembre 2023 à Mayotte », détaille la note interministérielle. Cependant, « en cas de reprise épidémique anticipée de Covid-19, la campagne de vaccination contre le Covid-19 sera mise en place sans délai ».
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