« Dans le sexe, le plus important c’est la bouche » : la nouvelle campagne de Santé publique France lancée ce mardi sur la sexualité et le consentement, joue sur l’humour pour toucher sa cible des 13-18 ans.
L’agence s’appuie sur une série de podcasts « Ok. Pas OK », dans lesquels des jeunes racontent des situations vécues qui interrogent toutes sur la notion de consentement. Dans ces podcasts d’une durée de 6 à 8 minutes, Maria, Maréva, Olivier, Adèle et Georgia expliquent des premières fois qui se passent bien, d’autres non, les discussions qui en ont suivi et les réflexions autour du consentement qu’elles ont fait naître chez ces jeunes gens. Ces témoignages recueillis par la documentariste Delphine Dhilly, sont à retrouver sur le site onsexprime.fr, lancé en 2009 à destination des jeunes pour les informer sur toutes les questions liées à la sexualité.
La campagne fera aussi l’objet d’une promotion sur les réseaux sociaux, sur certaines radios et plateformes audios digitales et sites web prisés des adolescents (Spotify, Deezer, NRJ radio digitale, Fun Radio, Melty). Chaque podcast se conclut par « Dire ce que l’on ressent, demander avant, dire oui, changer d’avis … Dans le sexe, on n’a pas toujours envie de parler ou d’écouter. Mais c’est indispensable pour que ce soit vraiment OK. »
Des premiers rapports pas toujours désirés
Parallèlement au lancement de cette campagne, Santé Publique France a également présenté les dernières données du Baromètre Santé 2016 sur la sexualité des jeunes. Des chiffres qui font écho au thème de la campagne. Si une grande majorité de jeunes (18-29 ans) déclarent avoir souhaité leur premier rapport, 10,7 % des femmes et 6,9 % des garçons expliquent avoir accepté à cause des attentes de leurs partenaires et 1,7 % des femmes (0,3 % des hommes) disent y avoir été forcées.
L’âge médian du premier rapport sexuel reste assez stable depuis 10 ans. Il est de 17,6 ans pour les filles et 17 ans pour les garçons. Le baromètre montre également que dès l’initiation, le rapport à la sexualité est genré. Si une majorité des femmes (53,6 %) cite l’amour ou la tendresse comme « motif numéro un » au premier rapport sexuel, les hommes évoquent en premier le désir (47 %). « Ce qui se joue dans la sphère de la sexualité n’est pas du tout indépendant de ce qui se joue dans les autres sphères », explique Nathalie Bajos sociologue et directrice de recherche à l’Inserm, évoquant notamment des constructions culturelles. « Par ailleurs, la sphère de la sexualité est la seule ou l’ethos égalitaire n’a pas réussi à pénétrer », ajoute-t-elle.
Réalisé avant le mouvement "metoo", le baromètre santé montre aussi déjà une augmentation du nombre de femmes déclarant avoir été victimes de rapports forcés ou de tentatives de rapports forcés : respectivement 9 % et 13 % des 15-19 ans. La proportion est encore plus élevée chez les 20-35 ans avec une femme sur cinq victime de rapports ou tentatives de rapports forcés.
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