Constatant que la prise en charge de la santé sexuelle est morcelée entre de nombreuses institutions et dans différents plans et politiques de santé publique, le Haut conseil de la santé publique propose, dans un avis daté du 26 avril 2016, de transformer l’approche par pathologie et par risque en une démarche globale, valorisée par un parcours de santé sexuelle portant une attention particulière à l’individu, à ses spécificités, et à ses choix. Cette démarche devrait, selon le HCSP, correspondre à une stratégie nationale de santé sexuelle dont l’objectif est d’assurer un état de bien-être à la population.
Les propositions du HCSP se déclinent autour de six axes. Le premier repose sur une coordination nationale et territoriale de la santé sexuelle, ce qui implique de définir une gouvernance impliquant tous les ministères concernés : Santé, Famille, Enfance et droit des femmes, Education nationale, Justice, Intérieur. Cela implique également de garantir une offre coordonnée de santé sexuelle et reproductive au niveau territorial.
Le deuxième touche l’information et de l’éducation. Il faut, d’après le HCSP, d’une part, impliquer les acteurs locaux en particulier dans les Départements d’outre-mer, d’autre part, créer une base de données publiques de partage des supports de communication. En outre, priorité doit être donnée aux programmes d’éducation à la vie sexuelle dès le plus jeune âge, en augmentant la collaboration entre éducation nationale et professionnels de santé, ainsi qu’en expérimentant l’intervention, en milieu scolaire, par les étudiants en médecine, pharmacie, éleves sage-femmes et infirmiers. Enfin, les pratiques des professionnels du soin, du médico-social et de la justice doivent être améliorées, par une meilleure formation initiale et continue.
Le troisième point consiste à assurer une contraception adaptée aux plus jeunes et aux plus démunis, à mieux communiquer sur les différents modes contraceptifs, sur leur gratuité et l’anonymat pour les mineures. Deuxième volet : informer sur la baisse de la fertilité féminine après 30 ans et améliorer l’aide médicale à la PMA.
En quatrième position viennent la prévention et le dépistage des IST. Notamment en augmentant la couverture vaccinale territoriale vis à vis du HPV, de l’hépatite A et B des personnes à risque élevé d’exposition, du méningocoque C des adultes âgés de 25 ans et plus et à risque élevé. Et en améliorant le dépistage des infections sexuellement transmissibles ( du chlamydia chez les femmes de moins de 25 ans et hommes de moins de trente ans, de la syphilis auprès des publics à risque, du VIH, y compris par TROD).
Le cinquième axe préconise quant à lui de mieux prendre en compte la sexualité des personnes en situation de handicap et des personnes âgées en institutions, et d’aller vers les populations les plus éloignées du système de prévention et de soins.
Développer la recherche dans le domaine de la santé sexuelle complète enfin le panorama des propositions du HCSP.
Reste à voir quelle oreille les pouvoirs publics voudront bien accorder à ces préconisations...
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