Le HCSP propose de réduire le nombre de vaccins obligatoires pour les professionnels de santé

Publié le 31/10/2016
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Faut-il faire évoluer la liste des vaccins obligatoires pour les professionnels de santé ? Dans un avis récent, le Haut Conseil de Santé Publique répond par l’affirmative, même si sa position est nuancée et visiblement susceptible d’évolutions ultérieures. « Le fait de rendre une vaccination obligatoire pour les soignants est de nature à augmenter le taux de couverture vaccinale, mais ce lien n’est pas systématique et des taux de vaccination élevés ont été rapportés chez les soignants en l’absence d’obligation, » soulignent d’ailleurs les experts, qui observent qu’il existe « de grandes disparités en Europe concernant le caractère obligatoire ou recommandé des vaccinations pour les personnels soignants », pointant d’emblée la difficulté qu’il y a à trancher la question.

A ce jour, au regard du code de la santé publique, les professionnels comme les étudiants de santé  sont censés être immunisés contre cinq maladies : l’hépatite B, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, et la typhoïde. L’obligation de vaccination ayant été suspendue en 2006 pour la grippe. Après avoir examiné les critères d’efficacité des différents vaccins, mais aussi le risque de contamination soignant-soigné dans ces des pathologies et en tenant compte bien sûr de la gravité de chacune, le Haut conseil propose la révision à la baisse de cette liste. L’instance conclut en effet que seule la vaccination contre le virus de l’hépatite B doit rester obligatoire pour les professions médicales et pharmaceutiques notamment. Toutefois, il note -visiblement à destination des salariés de la santé- que «  l’obligation vaccinale ne s’impose pas si l’évaluation des risques, menée à leur poste de travail, démontre l’absence de risque de contamination par le virus de l’hépatite B. »

Concernant les quatre autres infections, le HCSP opte en revanche pour lever l’obligation. Il faut que la vaccination soit « fortement recommandée » pour les professionnels de santé en ce qui concerne la diphtérie et la polio. Mais il laisse ouverte la possibilité d’une « obligation de rappel » en cas de modification inattendue de l’épidémiologie de ces infections. « Ce pourrait être le cas dans des territoires ayant une épidémiologie particulière, » relève le HCSP. Le document propose aussi que l’obligation vaccinale soit supprimée aussi pour les acteurs de santé en ce qui concerne le tétanos ; et pour une raison essentielle : « le risque de transmission soignant-soigné est quasi nul. »  Et, il propose que l’obligation soit supprimée aussi pour la typhoïde qui ne concerne pour l’essentiel à ce jour que les personnels des laboratoires de biologie.

Pas question non plus de retour de l’obligation vaccinale pour la grippe. Mais elle doit rester « fortement recommandée », insistent les experts, qui plaident pour que le vaccin puisse «  éventuellement être rendu obligatoire en situation de pandémie. »

Si l’on suit le HCSP, les blouses blanches ne devraient pas non plus se voir imposer les vaccinations pour la coqueluche, la rougeole ou la varicelle, actuellement recommandées mais pas obligatoires. Mais la situation n’est pas figée pour autant, car « elles présentent un intérêt indiscutable au vu de l’épidémiologie des pathologies concernées et des risques, avérés, pour les soignants et les patients,» souligne l’avis, qui juge que ces maladies à prévention vaccinale « remplissent les critères pouvant conduire à une obligation vaccinale pour les professionnels de santé. »

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Source : lequotidiendumedecin.fr