Le tabac tue encore plus qu’on le dit. Et le chiffre de 73000 personnes morts par an en France se trouve être sans doute sousestimé. Laureen Ribassin-Majed et Catherine Hill épidémiologistes à l’Institut Gustave Roussy et à l’INSERM montrent dans une étude réalisé dans la revue "The European Journal of Public Health" que le tabac était en réalité à l’origine du décès de 78000 personnes en France en 2010. L’augmentation des décès s’explique par la hausse de mortalité chez les femmes car, comme nous le rappelle les deux spécialistes :"l’épidémie chez les femmes est en pleine augmentation".
Selon l’étude 19 000 femmes sont mortes du tabac en 2010 alors qu’elles n’étaient "que" 2 700 en 1980. Cela s’explique car les femmes qui se sont misent à fumer plus tard que les hommes, mais celles qui se sont misent "à fumer sérieusement " se retrouvent aujourd’hui dans la période "ou les dégats sont importants" selon les deux spécialistes.
Dans le même temps, les hommes bénéficient d’un recul de la mortalité due au tabac, puisque 66 000 d’entre eux décédaient à cause de cela en 1985 contre 59 000 en 2010. Selon l’étude, cette baisse s’explique par les nombreuses campagnes anti-tabac avec " des hausses de prix", "l’interdiction de la publicité " et la mise en place "de campagnes contre la cigarette".
47 000 des 78 000 décès dus aux cancers
De manière plus générale, l’étude apporte une nouvelle illustration que le tabac est source de cancer et particulièrement du poumon. En effet, il aurait provoqué 47 000 des 78 000 décès qui ont eu lieu en France en 2010 dont 28 000 dus aux cancers du poumon. Cependant les épidémiologistes rappellent que le cancer n’est pas la seule cause de décès anticipés provoqués par le tabac, puisque les maladies cardiovasculaires et respiratoires sont responsables respectivement de 20 000 11 000 décès en France en 2010. L’étude montre que plus globalement, au sein de la tranche des 35 à 69 ans, 58% des décès par cancer sont liés au tabac, notamment chez les hommes.
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