Quel a été l’impact du vaccin conjuguée antipneumococcique (PCV 7 puis 13) sur l’épidémiologie des otites moyennes aiguës (OMA) de l’enfant ? À l’occasion d’un symposium organisé par Pfizer Vaccins lors du Congrès de la Société Française de Pédiatrie, les Prs Ron Dagan (Beer-Sheva, Israël) et Robert Cohen (Créteil) se sont penchés sur cette question.
Premier constat : après l’introduction de la vaccination, les otites à pneumocoque de sérotypes vaccinaux ont reculé. Contrairement aux craintes initiales, les formes à sérotypes non vaccinaux n’ont connu qu’une augmentation limitée et transitoire. De façon plus étonnante, la vaccination anti-pneumococcique semble aussi avoir eu un impact bénéfique sur l’ensemble des OMA de l’enfant, y compris celles à Hæmophilus inflenzae (HI), avec un recul des formes compliquées.
Ce large impact de la vaccination, au-delà des seules otites à pneumocoques de sérotypes vaccinaux, pourrait trouver son explication dans l’histoire naturelle des OMA, comme le suggère une récente revue de la littérature cosignée entre autres par Ron Dagan et Robert Cohen*. On sait, en effet, que le pneumocoque est généralement responsable du premier épisode (ou des épisodes précoces) d’OMA tandis que les autres bactéries en cause, et notamment Hæmophilus inflenzae, sont davantage impliquées dans les formes secondaires et récidivantes ou compliquées.
Ce constat suggère que les épisodes précoces d’OMA à pneumocoque pourraient engendrer des lésions tissulaires prédisposant l’enfant aux infections ultérieures, via notamment la formation d’un biofilm. Dans ce contexte, la prévention des premiers épisodes d’OMA par le vaccin pneumococcique conjugué serait à même de limiter les lésions prédisposantes et donc de réduire la progression de la maladie. n
*Dagan R et al. Prevention of early episodes of otitis media by pneumococcal vaccines might reduce progression to complex disease. Lancet Infect Dis 2016 ; 16 : 480–92.
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