« Après plusieurs années de stabilité, le nombre total de découvertes de séropositivité a diminué de façon significative entre 2017 et 2018 ». Telle est la bonne nouvelle annoncée par Santé Publique France et d'Agnès Buzyn, en amont de la 6e conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida qui se tient à Lyon ces 9 et 10 octobre. Parallèlement à l'annonce de ces résultats, le message délivré par la ministre de la santé est de pouvoir « mettre fin à l’épidémie VIH d’ici 2030 ».
On pouvait s'attendre à ce recul du nombre de nouveaux cas d'infections par le VIH. En septembre dernier la maire de Paris et l'ARS d'Ile-de-France avaient annoncé une baisse de 16 % des nouveaux cas de séropositivité à Paris entre 2015 et 2018.
Moins 7 % en un an
En 2018, près de 6 200 personnes ont découvert leur séropositivité VIH, soit 7 % de moins que l’année précédente. Pour Santé Publique France, ce recul pourrait s’expliquer à la fois par les progrès du dépistage au cours de ces dernières années, ce qui aurait permis de diminuer peu à peu le réservoir de personnes vivant avec le VIH mais non diagnostiquées. Cependant, Santé publique France précise qu'actuellement plus d'un 1/4 des découvertes de séropositivité se sont faites à des stades avancés de l'infection.
La diminution de l'incidence du VIH serait aussi liée à un effet du TASP (treatment as prevention), à l'impact de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) et le traitement post-exposition (TPE), l'usage du préservatif (désormais remboursé).
Déploiement de la PrEP grâce aux généralistes
Tout en se félicitant de ces bons résultats, Agnès Buzyn a appelé à rester « plus que jamais mobilisés » et a précisé que certaines actions seraient renforcées. La ministre de la Santé a annoncé l’expérimentation d’un PASS préservatif dans trois régions (Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Guyane) et la mise en œuvre d’une semaine de dépistage du VIH, des autres IST et des hépatites virales dans chaque région d’ici la fin de l’année. Elle a réaffirmé le déploiement de la PrEP en précisant que des « travaux sont en cours pour permettre aux médecins généralistes d'initier une telle prophylaxie ». La ministre compte aussi sur les effets du service sanitaire pour initier à la prévention les étudiants en santé, et leur permettre d'intervenir sur le terrain : écoles, entreprises, services publics, etc.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation