Même si la pandémie du Covid s’est poursuivie en 2021, à la différence de 2020, elle n’a pas eu pour effet de réduire la consommation d’antibiotiques en ville... Cependant la progression enrigistrée en 2021 a été suffisamment modérée pour que cette consommation d’antibiotiques demeure inférieure au niveau de celle observée en 2019. Parmi les autres conclusions importantes émanant du rapport sur la consommation d'antibiotiques en secteur de ville entre 2011 et 2021 publié par Santé publique France, il apparaît que chaque année, entre 2011 et 2019, la consommation globale d’antibiotiques a diminué d'environ 0,9 % par an (en doses définies journalières - DDJ pour 1 000 habitants et par jour). Le nombre de prescriptions, quant à lui, a baissé de 2,4 % (pour 1 000 habitants et par an).
Ce rapport de Santé publique France s'attarde sur les explications concernant le rebond de consommation observé au cours du deuxième semestre 2021, avec des mesures de distanciation sociale assouplies. Ainsi, « l’année 2021 a été marquée par un retour des épidémies saisonnières habituelles, dont la prévalence avait été beaucoup plus faible en 2020 ». D'ailleurs, les variations mensuelles de la consommation des antibiotiques observées en 2021 ont des profils assez proches de celles observées dans les années antérieures à 2020.
Les différences homme-femme
Concernant les caractéristiques des consommations d'antibiotiques, Santé publique France précise que cette consommation est plus importante chez les femmes entre 15-64 ans inclus, et généralement plus faible entre 5-14 ans inclus. Au-delà de 65 ans, la consommation d'antibiotiques est plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Toutefois, chez les séniors, le rapport indique que : « les prescriptions d'antibiotiques demeurent cependant plus élevées chez les femmes que chez les hommes. Cette divergence peut être expliquée par des durées de prescription et/ou des posologies plus importantes pour les hommes que pour les femmes. Le choix des substances actives prescrites en fonction des pathologies traitées chez les hommes et chez les femmes peut également contribuer à expliquer cette divergence ».
Augmentation des pénicillines à large spectre
Ce document de l'agence indique que les médecins généralistes sont de loin les plus grands prescripteurs d'antibiotiques en ville (72,4 % du total des prescriptions), devant les médecins spécialistes (12,7 %), et les chirurgiens-dentistes (14,3 %). Les autres professionnels de santé autorisés à prescrire des médicaments (principalement les sages-femmes) représentaient en 2021, 0,2 % des prescriptions totales.
Concernant les classes d'antibiotiques prescrites, des évolutions importantes ont été notées ces 10 dernières années, avec une augmentation de la consommation des pénicillines à large spectre, et en particulier de l'amoxicilline, alors que celle de la plupart des autres classes a diminué. À titre d'exemples, la consommation des pénicillines à large spectre a augmenté de 15 %, celle des sulfonamides-triméthoprime a augmenté de 13,5 %, celle des quinolones a diminué de 50 %, et celle tétracyclines de 11,2 % entre 2021 et 2011.
En Ehpad, la consommation d'antibiotiques continue à baisser... même en 2021
Depuis 2015, la consommation d'antibiotiques en Ehpad, sans pharmacie à usage intérieur (PUI) (les médicaments prescrits aux résidents sont délivrés par une officine de ville), diminue progressivement, avec une très nette baisse depuis 2020. Mais contrairement à ce qui a été observé en ville, la consommation des antibiotiques en Ehpad n'a pas augmenté mais a continué de diminuer en 2021 (- 10,3 % en DDJ et - 9,6 % en prescriptions). « Les protocoles mis en place pour assurer la protection des résidents n'ont été assouplis qu'en mai puis en août 2021, et l'ensemble des gestes barrières a continué à être respecté, notamment le port du masque en intérieur », indique le rapport de Santé publique France.
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