« Lors de l’instauration du traitement anticoagulant, la Commission considère qu’un AVK ou un AOD peut être prescrit en première intention. » Dans un rapport rendu public en début de semaine, la Haute Autorité de Santé vient de donner son feu vert à une utilisation plus large des anticoagulants oraux directs.
En 2014, la HAS avait pourtant choisi de circonscrire leurs prescriptions aux patients mal anticoagulés sous AVK ou en cas d’intolérance ou de contre-indication aux AVK, et ce « compte tenu de l’absence d’antidote et de possibilité de mesurer en pratique courante le niveau d’anticoagulation ».
Après réévaluation de l’ensemble de la classe, l’institution vient de revoir son jugement avec un œil plus favorable.
Désormais, pour la prévention des événements thromboemboliques en cas de FA, le praticien peut donc opter, lors de l’instauration du traitement, pour un AVK comme pour un AOD. « Le choix sera fait au cas par cas en tenant compte d’un nombre important de critères, notamment de l’âge, du poids, de l’état de la fonction rénale, de la qualité prévisible de l’observance et de la préférence du patient après information adaptée ». Il n’existe en revanche à l’heure actuelle « aucun argument pour remplacer un traitement par AVK efficace avec un INR bien équilibré et bien toléré par un autre anticoagulant oral ».
Pour la prévention des accident thromboemboliques en cas de chirurgie orthopédique majeure (PTH ou PTG) "la pescription de l'enoxaparine ou d'un anticoagulant oral d'action directe peut ête envisagée en 1re intention ».
De même, pour le traitement des thromboses veineuses profondes et la prévention des récidives, « l’apixaban, le rivaroxaban et l’edoxaban, représentent des alternatives aux traitements en 1re intention » juge la commission tout en s’avouant peu favorable à leur utilisation dans certaines populations fragiles (patient > 75 ans ou insuffisant rénal ou de faible poids) « en raison d’une possible majoration du risque hémorragique ».
Autre modification notable : suite à cette réévaluation, le SMR du dabigatran a été revu à la baisse et est désormais jugé « modéré » quand les autres AOD bénéficient d’un SMR « important ». Un arbitrage que le laboratoire Boehringer Ingelheim conteste. Déjà en 2014, la HAS avait fait une distinction entre les AOD, au détriment du dabigatran, mais elle était revenue sur sa décision en 2016.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation